Avant-course
Dernier petit déjeuner aussi matinal.
A ¼ d'heure du départ, on a perdu
Gwendoline qui doit s'élancer dans 15mn : Jeanne file la
chercher aux toilettes.
On rend tout ce qui est tente, duvets,
frontales, … à l'organisation : nous avons de sérieux doutes
sur la réutilisation potentielle des tentes (et surtout des
sardines) après cette semaine où le matos a pris cher.
Ce matin, beaucoup de retardataires sur
la ligne de départ. Pas vraiment envie d'en finir ?
Section 35 (VRAI) – Le Quesnoy -
Denain – 23km – 125D+ / 220D-
Je commence la journée avec
Gwendoline. Après 1km, sans vraiment le chercher, les Huma'Run
(Yacine et Kévin) et nous avons pris quelques longueurs d'avance sur
le peloton. Je propose à mes potes de m'aider à aller chercher une
belle place d'honneur pour Gwendoline, elle qui n'est jamais entrée
dans le top 10 d'une section, en prenant leur aspiration.
Rapidement, l'écart se creuse. Dans
les montées, je vais même jusqu'à m'agripper à leur vélo pour
conserver notre avance. J'incite Kévin à pousser fort sur les
jambes : il va pouvoir nous montrer ce dont il est capable. Une
première route pavée se présente, cette section prend des allures
de Paris-Roubaix. Un peu de répit sur le bitume, et nous repartons
sur une longue section pavée, vallonnée, on comprend mieux alors
pourquoi la célèbre course cycliste se fait surnommer « L'enfer
du Nord ».
Désormais, je pense à mon père qui a parcouru ces routes sur le Paris-Roubaix amateurs à 5 reprises, 40 ans plus tôt, et il est désormais hors de question pour moi de ne pas finir en tête cette section. Je donne tout ce que j'ai, Yacine et Kévin nous étant d'un grand soutien dans les passages difficiles, et nous terminons ensemble cette section avec une large avance sur nos poursuivants.
Désormais, je pense à mon père qui a parcouru ces routes sur le Paris-Roubaix amateurs à 5 reprises, 40 ans plus tôt, et il est désormais hors de question pour moi de ne pas finir en tête cette section. Je donne tout ce que j'ai, Yacine et Kévin nous étant d'un grand soutien dans les passages difficiles, et nous terminons ensemble cette section avec une large avance sur nos poursuivants.
En nous serrant dans les bras en
descendant du vélo.
Marc, un ancien collègue ayant bossé
chez Humanis arrive 1 minute trop tard : il suivait sur son
téléphone notre avancement, grâce au tracker, et voyait qu'il
serait difficile pour lui d'arriver à temps.
Mon pote Marc |
Je lui fais visiter le camion, tester
le vélo : ce genre d'aventure lui aurait bien plu à lui aussi.
Section 36 (VRAI) – Denain -
Orchies – 26km – 55D+ / 56D-
Dernière section pour Rémi : il
la fera avec Yoni.
Un dernier rush pour terminer avec nos
potes de CGI'lib, les futurs grands vainqueurs du Raid, qui n'auront
pas eu de rival sportivement parlant.
A Orchies, plusieurs têtes connues
sont dans la place.
- Jean-Pierre, le directeur général d'Humanis, se prépare pour la section suivante qu'il parcourra avec Kévin au volant du bolide
- Frédéric, Directeur de la Retraite à Humanis, accompagnera Magalie, enchantée, dont il est le grand chef
- Grégory, alias « Canard », ancien collègue chez Humanis, actuel pote, et futur finisheur de je sais pas trop quoi, pour peu qu'il ne se blesse pas d'ici là
Section 37 (VRAI) – Orchies - Ascq
– 22km – 87D+ / 97D-
Nous en sommes certains désormais,
nous allons terminer notre aventure sous le soleil.
Pendant que les UB cheminent vers Ascq,
nous nous approchons avec Rémi et Yoni en camionnette, et entrons
tout doucement dans un autre monde, loin des campings quasi déserts
et des routes de campagne vosgiennes.
Sur le parking microscopique, où nous
nous sommes garés en bonne position pour repartir au plus vite, nous
rendons à Anne-Sophie les affaires qu'elle nous avait prêté durant
la semaine (mousquetons, sac géant pour les toiles de tente,
sangles).
Fétri fait le tour des participants
avec lesquels il a pu échanger durant le raid, en leur distribuant
un petit papier avec son n° de téléphone. Cette vision me met un
peu mal à l'aise, et j’espère que certains décrocheront un jour
prochain leur téléphone pour lui faire un petit coucou.
Fétri ne sait ni lire, ni écrire, et
je sais l'effort que lui a demandé ce geste.
La famille de Rémi arrive désormais :
et c'est dans un parc que nous nous réunissons pour partager le
repas assis dans l'herbe. L'ambiance est déjà à la nostalgie, et
nous commençons à parler du raid au passé.
Fétri et Karim |
Les camionnettes quittent Ascq avant le
départ des VRAI, afin de permettre aux raideurs d'avoir le temps de
rejoindre à pied l'arrivée depuis le parking de l’hôtel de ville
de Lille.
Section 38 (VRAI) – Ascq - Lille –
8km – 70D+ / 86D-
Les 3 équipes Humanis partent en tête
du cortège : Magalie et Pierre, Fétri et Kévin, les 2
« handis » des Huma'Run, qui terminent ensemble, Yoni et
moi.
Nous progressons en file indienne, très
très doucement.
A un carrefour, l'abeille du casque de
Rémi (que je portais) se fait la malle, ...et rouler dessus par 3
voitures : je suis vert !
En remontant Hellemmes, un jeune ne
trouve rien de mieux que de s'arrêter sur le passage piéton, pour
allumer sa clope, et donc gêner l'ensemble du cortège dans sa
progression : retrouver de la connerie après 8 jours de
bienveillance, encore un dur retour à la vraie vie.
Sur les panneaux publicitaires longeant
le rue, on peut y croiser quelques affiches pour le Free Handi'se
Trophy.
![]() |
Arrivée à 300m |
A 200m de la ligne d'arrivée, 2
manifestations ralentissent notre progression : jusqu'au bout,
rien ne nous sera épargné.
Après avoir contourné la vieille
bourse, nous faisons notre entrée sur la grand place. Un dernier
con à contourner avant d'en terminer, au terme d'un périple de
738km, dont 63 en canoë.
Comme prévu, l'émotion monte en moi,
et les larmes coulent à flot : je cherche Titia et les gars du
regard, ainsi que ma mère venue là pour m’accueillir.
Le temps de saluer Sylvie, une
collègue, que la caméra de WEO s'approche pour me poser 2-3
questions.
La famille me rejoint : maman est
très fière de son fiston, mais particulièrement énervée, elle en
embrasserait tout le monde.
Gros calin à Titia et mes fistons.
Gervais reçoit sa pizza au fromage
qu'il avait réclamée toute la semaine.
Nous grimpons sur le parvis de notre
dame de la treille, pour faire quelques photos, et entonner un chant
collectif.
Quelques séances photos et échanges
rapides avec nos supporters, et déjà nous devons nous rendre à la
mairie, pour assister à la cérémonie officielle de clôture de ce
FHT, cru 2017.
Cérémonie de clôture
C'est à pied que
nous nous rendons à la mairie, 1 km plus loin, rejoindre Rémi et
Gwendoline partis en vélo.
En chemin, avec
EVE de CGI, nous faisons notre 1er bilan du raid, à lister les
hauts, les bas...
L'entrée dans le
bâtiment se fait par passage obligatoire par un portique de
sécurité. Pas sûr que beaucoup de gens débarquent souvent ici en
tenue de sportifs, même pas lavés !
Il est suivi des
discours des 3 principaux sponsors : Carrefour, Matmut et
Humanis.
Celui de
Jean-Pierre relate les quelques péripéties rencontrées par les
équipes Humanis : il ne s'éternise pas, sa fille fêtant ses
18 ans aujourd'hui.
S'ensuit la
cérémonie des récompenses.
Nous (Huma'Chtis)
terminons finalement 3ème au classement général, ce qui nous rend
pleinement satisfaits du travail accompli.
Les Hum'Alsace
remportent le prix des « qui lâchent rien », Magalie
étant pour beaucoup dans l'obtention de ce trophée, mais Gervais,
Cyril et Pierre étant tout aussi méritants qu'elle par la volonté
qu'ils ont eu d'aller au bout, à 4.
Un seul petit
regret : rien pour nos amis d'Huma'run, Géraldine, Kévin,
Fétri et Yacine, qui ont réalisé de très belles performances sur
le vélo (un peu moins sur le canoë), et auraient mérité une
distinction.
Fin de Journée
En sortant de la
mairie, Esteban vient nous voir en pleurs, très heureux d'avoir
partagé cette semaine de dingues avec nous.
Esteban, un p'tit gars au top ! |
Les 2-3 heures qui
vont suivre vont encore être speed avec une camionnette à
vider à l'auberge de jeunesse qui nous accueille pour la dernière
nuit, et à rendre à Carrefour Lomme après avoir fait le plein et
l'avoir nettoyé de manière express.
Ce n'est que vers
20h30 que nous sommes de retour, accompagnés par Anne-Sophie qui
nous a ramené avec Géraldine, Yacine, et Pierre depuis Lomme.
Nous sommes
vannés.
La soirée qui
s'ensuit se fera exclusivement à table (en tout cas pour ma part),
n'ayant ni la force ni l'envie d'aller bouger au son des années 80
de notre DJ favori.
Dernier bisou à
Géraldine,qui nous quitte tôt le lendemain : elle a réussi à
prendre le train de 8h00.
Dodo - 10mn ! |
La nuit sera
accompagnée des ronflements de Franck, le bout-en-train des
Carrefour, dont l'énergie aura fondu comme neige au soleil au fil du
Raid (mais pas sa bonne humeur!).
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