Avant-course
Le camping est au bord de l'eau: Rémi
n'a pas bien dormi, et c'est au chant du coq que nous nous
réveillons.
Section 5 (VRAI) – Ste Marie aux
Mines – St Dié des Vosges – 27km – 530D+ / 608D-
Régis roule avec Yoni.
Une fois de plus, nous suivons la trace
des vélos (ce qui est en théorie interdit), sauf que nous
sommes derrière eux cette fois.
Nous en profitons donc pour les
encourager dans la montée : Yoni et Régis sont en fin de
peloton, mais ils progressent.
La file est très étirée : ce sont
nos amis d'Huma'Run qui mènent la danse, avec Yacine et Kevin.
Yacine pratique le trekking, Kevin frêle alsacien nerveux et râleur, est coaché par Johanny, à l'ESAT de Strasbourg. Johanny est un phénomène : il adore le sport, on pense même que ses ancêtres ont inventé le sport, et il va suivre ses poulains (Fétri étant son autre protégé) avec une énergie débordante à plusieurs reprises durant la semaine.
Yacine pratique le trekking, Kevin frêle alsacien nerveux et râleur, est coaché par Johanny, à l'ESAT de Strasbourg. Johanny est un phénomène : il adore le sport, on pense même que ses ancêtres ont inventé le sport, et il va suivre ses poulains (Fétri étant son autre protégé) avec une énergie débordante à plusieurs reprises durant la semaine.
Arrivés sur place, Rémi et moi
sortons les toiles de tente pour les faire sécher sur une balustrade
le long d'un cours d'eau.
J'en profite pour expliquer à
Gwendoline comment s'organiser, en lui confiant 2 sacs : un pour
les affaires de course du jour, et un pour les affaires propres du
soir. Que nous remplissons. Je m'éclipse ensuite pour la laisser se
préparer dans le camion.
Je file aux toilettes : en effet,
3 toilettes mobiles nous suivent durant tout le raid, et à chaque
point de relais, on peut les retrouver, propres, et toujours équipés
de papier !
Gwendoline ressort du camion, prête à
démarrer la course : elle porte un polaire, le manteau Humanis,
et absolument rien de ce que nous avons pourtant mis ensemble dans
son sac de course 10 mn avant:-(
En attendant les arrivées, je prends
mes premières notes dans mon cahier, que je finirai par remplir
quasiment.
Yacine et Kevin terminent en tête,
Yacine ayant cassé sa chaîne à 2km de l'arrivée.
Les équipages se succèdent avec un
enthousiasme débordant : les gens sont heureux d'être là, et
c'est le bonheur d'être entourés de gens arborant un sourire
jusqu'aux oreilles.
Section 6 (VRAI) – St Dié des
Vosges - Sainte-Hélène – 28km – 370D+ / 414D-
Je m'élance pour ma première section
avec Gwendoline. Celle-ci comporte une portion chronométrée de 3km,
et j'ai un peu d'appréhension.
Les premiers km me laissent rapidement
entrevoir que l'opération sera délicate. Pour résumer,
Gwendoline :
- ne sait pas passer les vitesses
- ne pousse pas sur les jambes mais se contente de les tourner
- ne pense pas à boire
- oublie toute consigne donnée au bout de 27 secondes
Bref, je dépense une énergie
considérable non seulement à avancer, mais aussi à lui faire
comprendre qu'elle doit également faire sa part de boulot, et
comment elle doit le faire. Le profil est très accidenté, ce qui ne
simplifie pas les choses. Elle, derrière, reste les bras croisés et
profite du paysage.
La section chronométrée est un
carnage : je finis la section en poussant le vélo en courant,
cette méthode se révélant plus efficace que de pédaler.
Une longue descente suivie d'une petite
côte bien sévère nous rapprochent de l'arrivée. Toutes les
équipes ou presque se regroupent à 300m de l'arrivée pour terminer
ensemble.
Je franchis la ligne, et je craque.
Je craque parce que j'ai énormément
souffert.
Je craque parce que Gwendoline
n'enregistre pas ce que je lui demande. Je réalise à ce moment que
le Raid ne la changera sûrement pas et constate mon impuissance face
à son handicap.
Mes potes d'Humanis me voient craquer,
et viennent me réconforter.
Heureusement, pour remonter le moral
des troupes, Jeanne a l'idée géniale de nous offrir du Kouglehopf !
Section 7 (VRAI) – Sainte-Hélène
- Igney – 27km – 295D+ / 311D-
Rémi et Yoni s'y collent.
De mon côté, arrivé au point de
relais, je m'occupe du canoë et le gonfle à moitié à l'aide du
gonfleur électrique que j'ai emmené. Attention à ne pas le gonfler
à fond : au soleil, il risquerait d'exploser.
Je discute avec Anne-Sophie de mon
craquage du matin en lui expliquant que le comportement de Gwendoline
se rapprochait étrangement d'un comportement dépressif chronique
que j'ai pu côtoyer personnellement, sauf que pour elle, c'est un
état permanent...
1 heure avant le départ, il se met à
pleuvoir.
Rémi et Yoni arrivent encore en tête
du cortège.
Je termine les préparatifs :
gants en néoprène, slip de bain et gilet sous dossard, chaussures
d'eau, tracker dans le bidon, une rame chacun, et de l'eau.
Au moment de prendre le départ,
Sylvain le directeur de course constate que le bateau n'est pas assez
gonflé. Et je me retrouve à pomper sur le bord de la rivière, en
déséquilibre.
Section 8 (Canoë) – Igney –
Chatel sur Moselle – 5,5km – 0D+ / 7D-
Mais qu'est-ce que cette rivière est
plate !
Pas de courant, rien.
J'ai bien retenu la technique du
cygne : en tant que barreur, je donne un coup de rame, et je
rééquilibre le bateau en poussant vers l'extérieur. Et avec
quelqu'un qui ne rame pas très fort, c'est très utile.
Une fois de plus, j'ai beau demander à
Gwendoline de serrer la rame à pleine main plutôt qu'à 3 doigts,
et de la tenir bien bas pour avoir plus de force, …, elle revient
systématiquement dans une position peu adéquate.
La section est courte, je m'en arrange,
et c'est sans trop de fatigue que nous la bouclons, avec une ovation
pour Magalie à l'arrivée.
En effet, Magalie (Hum'Alsace) a fait
un AVC il y a quelques années, qui l'a privée de l'usage de son
bras gauche, et en en grande partie de celui de sa jambe gauche.
C'est donc avec une rame adaptée qu'elle progresse, une partie étant
fixée à son thorax.
Section 9 (VRAI) – Chatel sur
Moselle - Charmes – 16km – 170D+ / 189D-
Rémi et Yoni se chargent de cette
dernière section de la journée, qui comporte une portion
chronométrée.
Pendant ce temps, les 3 camions Humanis
s'installent au fond du camping, près d'un banc... que personne
n'utilisera finalement.
Nos compères en terminent (2ème sur
le chrono), et c'est en même temps que Rémi que je me douche, sauf
que lui, il est chez les filles !
Post-course
Lors de la chanson du soir, Fabrice des
Meylhopaba a du coffre, et sans micro, on l'entend plus que ses 3
collègues réunis : à noter qu'ils chantent avec du branchage
sur la tête, je n'ai toujours pas compris pourquoi. Ni pourquoi
d'ailleurs il roule avec des branches accrochées au vélo !
Les équipes qui chantent organisent
également un apéro, sans alcool. Nous y prenons donc souvent un
verre pour nous désaltérer, avant de basculer vers la pompe à
bières (payantes), chacun y allant de sa tournée chaque jour.
Lors du repas, l'idée de terminer la
section du jour suivant près de la place Stanislas de Nancy avec les
équipes Humanis groupées fait son chemin, en brandissant le drapeau
Humanis pour couronner le tout. J'avoue que cette dernière idée me
plaît moyennement : finalement, le lendemain, jugée « too
much », elle sera abandonnée.
Je vais me coucher au doux son du
violon joué par Stéphane des Smi'Led à Géraldine, dans une
maîtrise plutôt approximative...
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