Trail des Pyramides noires - 105 km



Le programme : 105 km, 1700mD+


Samedi 30/05/2015
04h00.
Sont présents Karl Psica et Hervé Richez; Il y a un mois, ils étaient sur le 110 du Radicatrail pendant que moi j'étais sur le 60 du Roc de la Lune, à Saint-Jean-du-Bruel avec le team Humanis.

Km 0 : Karl m'annonce qu'il va courir tranquille; je le crois à moitié. Pareil pour moi : il y a une semaine, j'avais du mal à suivre Titia sur une sortie de 10 bornes. Après avoir enchainé les courses ces derniers temps, je ne sais pas trop à quoi m'attendre aujourd'hui.



Les premiers kms sont plutôt sympa : petits singles qui serpentent, montées-descentes pas trop techniques : on s'échauffe tranquillou. Un petit groupe de tête de 4-5 mecs se forme, je suis dans le second groupe, à la dixième place environ. Après quelques kms, le long d'une crête, j'aperçois en contrebas un chateau illuminé dans la nuit : c'est juste magnifique. Mon périple démarre plutôt bien.

Km 8 : Ma frontale n'a plus de jus. Je m'arrête pour changer de batterie, pas question de prendre le risque de courir dans l'obscurité, et laisse partir le groupe des 10 premiers, j'aurai bien le temps de recoller; je me retrouve 15ème.
Km 9 : Le premier gars de notre petit groupe a raté une bifurcation à gauche pour attaquer le terril. On cherche la rubalise, et en suivant la route sur 200m, je finis par retrouver le parcours sur la gauche. Le hic : en récupérant le parcours là, on zappe une partie de la course (environ 500m) et on se retrouve en tête de la course. Je prends rapidement les devants à me demander ce que je fous là, seul devant la meute, sur un trail de 100 bornes, à une place que je n'ai pas lieu d'occuper. Je fais quoi ? Je ralentis ? Je continue ? Le sort en décidera rapidement autrement.
Km 10,5 : Alors seul en tête, pour avoir vu sur facebook que le parcours empruntait un cours d'eau au 10ème km, je m'enfonce à tort dans le courant sur une trentaine de mètres, saute dans la petite cascade pour me retrouver avec de l'eau jusqu'au short, et réalise à ce moment là que la publication était une connerie. Même chemin dans l'autre sens, je suis trempé, et me demande comment j'ai pu être aussi con. J'ai perdu 3mn dans l'affaire. Le petit groupe est repassé devant, les "vrais" 2 premiers reviennent sur moi vers le 12ème km.

Ravito 1, km 15, 1h27. Bruay-la-Buissière.
J'arrive là en 4ème position, les 2 vrais premiers, et un du petit groupe ayant coupé au km 9. Je repars en même temps que le vrai 3ème : il est en rage de doubler des gars depuis plusieurs kms : je lui annonce qu'on s'est plantés, et le rassure en lui indiquant que les seuls qui restent devant n'ont rien coupé. 

Km22. Ici a lieu une course dans la course; un contre-la-montre en montée-descente du terril. Karl me rattrape au pied de la montée, et envoie grave dans l'ascension, en courant. J'y vais tranquille : il me mettra facile 1mn dans la vue, je le soupçonne d'avoir joué le jeu du chrono. Je me retrouve alors 5ème en quittant le terril. Et je me dis qu'il y a encore du monde qui va revenir derrière.
Km 24 : Encore une faute d'inattention, je rate un virage et ajoute 400 m au parcours et 2mn30.
Le parcours est relativement roulant : les kms défilent rapidement, et sur les parties plates ça court aux alentours de 12km/h. Un rythme plus élevé qu'à Millau, et j'espère ne pas devoir payer par la suite cette vitesse. Mais je suis à mon rythme, sans forcer, alors je continue...

Je traverse désormais le parc d'Olhain : un coin que j'adore pour y avoir couru encore récemment, lors du trail du patois il y a 3 semaines. Je longe le golf dans le sens de la descente, le kiff !
Un autre coureur me dépasse sur ce tronçon, en sortie du parc d'Ohlain : il a bien grapillé dans les parties techniques là où moi je joue la prudence en marchant dès que ça grimpe un peu sec.
J'appelle Titia pour lui donner de mes news : elle est dans la navette pour rejoindre son point de départ à Loos en gohelle; Je lui annonce que je suis 6ème, publication aussitôt affichée sur Facebook ;-)

Ravito 2, km 37,5, 3h40. Hersin-Coupigny. 
J'arrive quand le 5ème repart. Je me pose 2-3 mn, refais les stocks. Il y a l'embarras du choix, même des bonbons !
Pour me changer les idées, chose rare, je décide d'écouter un peu de musique : l'effet est immédiat; Je me retrouve dans une bulle et j'oublie complètement mes jambes qui commencent à picoter; le truc chiant, c'est pour échanger avec les bénévoles sur le parcours. Je passe le marathon en 04h06 : je trouve ma moyenne un peu rapide pour un trail de 100 bornes, mais tout va toujours bien.
Au sortir des terrils de Grenay, que nous n'avons fait qu'effleurer sans les grimper, je reviens sur un coureur qui avait été second dans les premiers kilomètres de la course. Il n'est pas blessé, il m'annonce qu'il n'a pas la tête aujourd'hui : il se traine; Je pense aussi qu'il a démarré trop vite. Je me retrouve donc 5ème en arrivant au 3ème ravito.

Ravito 3, km 52, 5h03. Grenay. 
Une fois de plus, je prends mon temps pour me ravitailler. Plein des gourdes, coca, bananes, chips. Les bénévoles sont vraiment super sympas.
Prochaine étape : les terrils de loos en gohelle.
Titia a démarré sa course il y a quelques minutes : elle a 4 km d'avance sur moi, j'espère la rattraper !
J'aperçois au loin les coureurs du 50 sur le terril : je me dis à ce moment là que j'en doublerai surement pas des masses. J'en rattraperai finalement 56 sur les 147 au départ.
Au pied de la montée finale au terril, Karl me salue : il est passé second au classement. Cool ! Je double ses 3 poursuivants dans la montée. Le raleur du 1er ravito, Olivier Bellengier est désormais 3ème, mais suivi de très près par Matthieu Ravent. Dans la descente, c'est à moi de croiser mes poursuivants : Christophe Bailleul au pied du terril, et Christophe Ghesquière un peu plus loin.

Nous nous dirigeons désormais vers Liévin, contrairement à l'an dernier où nous traversions Lens. Le parcours intermédiaire y gagne en distance (8 km, pour passer de 42 à 50 km), mais pas forcément en qualité, les kilomètres qui suivent désormais n'étant pas des plus passionnants.
Rapidement, à ma grande surprise, je rattrape les derniers du 50km : et vu leur allure après 10 km de course, je me demande comment certains ont pu s'inscrire sur une telle distance. Le parcours est monotone, en ligne droite, à travers champs : pas trop de trace de fatigue, mais mes réserves d'eau commencent à s'alléger.
A Angres, en traversant le village, 2 petits vieux, voisins d'en face, m'encouragent. J'hésite... Je fais 1/2 tour et en profite pour demander à la dame de remplir ma gourde : elle insiste pour me donner une petite bouteille d'eau, fraiche de surcroit. Elle me demande d'où je viens et où je vais : quand je lui annonce que je viens de Gosnay, que j'ai fait 63 km, et qu'il m'en reste plus de 40, elle me prend pour un extraterrestre :-)
Ravito sauvage
 
Km 64 : on revient enfin sur des petits chemins, que je connais bien, ceux du trail des mingeux de maguette. Les km défilent, et j'appréhende le passage du km 70 qui m'avait cassé les jambes, et surtout le moral à Millau. Je le passe à Liévin, au val du souchez, en 07h04 : Christophe Ghesquière vient de me doubler, j'espère qu'il sera le dernier à le faire; je suis à nouveau 6ème. Les quelques montées de terrils qui suivent font que je le perd rapidement de vue : je m'économise un max pour ne pas me griller.
Les chemins qui nous mènent désormais vers Hénin-Beaumont sont relativement plats, en longues lignes droites. Le passage au parc des glissoires, à Avion, au km 73 casse un peu cette monotonie. J'ai hâte d'arriver au ravito, je commence à avoir un coup de mou.

Ravito 4, km 75, 07h41. Avion. 
Je décide de me poser quelques minutes. La fatigue me gagne, et je m'en aperçois car je bafouille en discutant avec les bénévoles. Je saute sur des morceaux de baguette au Nutella : j'en enfile 3-4, et encore des bonbons, des chips, des cacahouètes, ... Finalement, ma pause ne dure que 2 minutes, je repars les jambes lourdes, mais le ventre plein d'énergie.
Les forces me reviennent tout doucement à nouveau : les jambes sont sérieusement fatiguées, mais le moral est au beau fixe. Titia est devant, je sais qu'elle fait une bonne course vu le nombre de concurrents du 50 que je double, et l'écart entre nous se creuse légèrement. Je me fixe désormais comme objectif de battre mon record sur 100 de Millau : 10h51 !

La platitude du circuit a cet avantage de permettre à mes jambes de se ménager, et surtout mon genou qui m'a envoyé quelques signaux de détresse dans les parties techniques.
Je rejoins le parc des îles à Hénin-Beaumont au km 82 : au pied du terril je croise à nouveau Karl. Il est désormais 4ème. Il a 12 minutes d'avance sur moi.
Je grimpe le terril en marchant, sans forcer, j'en profite pour admirer le paysage : le travail effectué ces dernières années pour réhabiliter cet espace est admirable. Les encouragements des coureurs du 50 me boostent; Je réalise que je suis en train de faire une super course. 83 bornes dans les pattes au sommet, et je cours toujours.
Reste la dernière difficulté du parcours, la montée en mode cross du terril opposé : la progression se fait par paliers, Titia ira même jusqu'à comparer ce lieu à un volcan, sic !
C'est dans le descente de ce terril que l'an dernier, lors du 42, j'avais commencé à me faire doubler par les coureurs du 22 : cette année pas de signe de défaillance à l'horizon, je me dis à ce moment que plus rien ne peut m'arrêter.
Seulement, en course à pieds, rien n'est jamais gagné d'avance.

Et c'est au km 92, alors que tout se passe nickel, qu'après une petite montée, mon genou se bloque : plus moyen de plier la jambe, la douleur est vive. Un gars du 50 arrive à ma hauteur, et échange quelques mots avec moi. Lui aussi a quelques misères avec son genou. Plus moyen de courir : la galère de l'an dernier se reproduit. Je suis à 13 bornes de l'arrivée, je ne peux pas me résoudre à rater ma course maintenant après les 09h40 que je viens de passer. Au bout de 10mn et 1 km parcouru, je m'asperge le genou de flotte : ça fonctionne, je repars. Mais je sais désormais que les passages techniques devront être abordés très sagement (même si sur cette course, des passages techniques, il n'y en a pas des tonnes).
Le ravito annoncé au km 92 tarde à arriver; Je traverse désormais le parcours du cross de Harnes, avec quelques passages sympas au travers des espaces aquatiques aménagés récemment.
Ce n'est qu'au km 94 qu'arrive le dernier Ravito, enfin !

Ravito 5, km 94, 10h00 de course, Harnes.
Je sais trop l'importance des derniers ravito pour zapper celui-ci, même s'il ne reste que 10 km à parcourir et un record du 100 km à battre. 2mn pour refaire les stocks, et je file terminer le boulot, bien décidé à garder ma place au classement.
Les premières dizaines de mètre sont difficiles, mon genou se bloque à nouveau : même remède, l'eau fraiche.
La fin est une formalité : c'est du tout plat, ou quasiment; Je continue à doubler des coureurs du 50, qui eux continuent à m'encourager : je me dis que malgré mes 10-11km/h, il est impossible qu'un coureur du 100 revienne, ou alors c'est qu'il en a gardé énormément sous le pied.
Je passe la barrière des 100 kms en 10h39m15s, record battu de 12mn. Un première petite victoire :-)
Je grimpe le pont, virage à droite, et je trace désormais vers Oignies, théâtre de la fin des réjouissances. Un gars nous annonce moins de 2 km : je connais heureusement assez le parcours pour savoir qu'il en reste le double.
Au pied du dernier terril de la journée, je croise le raleur, Olivier Bellangier, qui est repassé à la 4ème place. Je croise Christophe Ghesquière dans la dernière portion de la montée : je comprends que Karl a fini sur le podium, je suis super content pour lui !
L'arrivée vue du sommet du dernier terril

Dans la descente, mon genou me lance une dernière pique : je pars rejoindre Titia qui m'attend de pied ferme.
Je franchis la ligne d'arrivée en 11h05, super content de ma course du jour. Malgré un petit coup de mou vers le 75ème km, et quelques soucis mécaniques, tout s'est super bien déroulé. Le 7ème finit 20 mn derrière moi, j'avais encore un peu de marge.



Titia quant à elle finit 2ème féminine sur le 50, et 1ère V1. Elle gagne un sac de sport, et 2 bières, que j'ai même le privilège de choisir.

Je récupère ma veste Finisher : ça, c'est du cadeau qui a de la gueule !


Le burger du food-truck et la bière qui va avec s'en suivront pour finir cette journée sur une super note positive.
Pas sur que je revienne rapidement sur cette course, qui n'est quand même pas la plus passionnante du monde, certains terrils n'étant que frôlés, mais je ne saurai que la conseiller pour la découverte de mon joli département du 6-2, si souvent décrié, et pour l'organisation, exceptionnelle !

Raid du Touquet 2015 : Présentation

Introduction
Raid du Touquet 215
3 ans après mon 1er Raid sur ces mêmes terres ('fin, sur ce même sable), me voilà de retour avec un nouveau partenaire : Titia, pour son 1er grand Raid sur 2 jours.

Pourquoi nous sommes là ?
Titia rêve de participer à cette épreuve depuis longtemps : celui de 2012 en mode spectatrice l'avait fortement motivée à revenir, mais pas pour m'encourager !

Le Programme annoncé
Jour 1 (Samedi 11/04)
  • 8km de Roller, remplacé par du VTT
  • 24km de VTT
  • 10 à 15km de Trail/Orientation
  • 4 à 8,5km de Canoë
Jour 2 (Dimanche 12/04)
  • 46 à 56km de VTT
  • 9km de Run&Bike
  • 6km de Trail/Orientation
Ce récit sera commenté par :
  • Titia, en rose dans le texte
  • Moi, en bleu dans le texte

Raid du Touquet 2015 : Avant-Course

Avant COURSE
Samedi 11/04/2015.
C'est vers 12h30 que nous quittons Douvrin. Le temps sur la route est des plus maussades : pluie, vent, nous ne sommes pas rassurés. Mais la météo annonce du ciel clair pour le Touquet dans l'après-midi, nous lui faisons confiance.

Sur la route en direction du Touquet, la température est bien fraîche et surtout il pleuvine… Que dis-je il pleuvine… Plus on s’approche du Touquet et plus il pleut… Aïlle Aïlle aïlle… J’ai peur mais je reste confiante (‘fin j’essaie) la météo annonce le retour du soleil à compter de 15h00, j’y crois !


Nous débarquons au centre tennistique vers 14h15 : il nous reste 2 heures pour nous pointer au briefing. 
On a bien fait de partir tôt (même si ça nous a fait rater un repas chez maman…) car c’est un peu le bordel et j’ai l’impression que l’organisation est bien compliqué…
 
Durant ce temps nous allons :
  • Sortir les vélos du Jumpy
  • Déjà, on doit annoncer notre n° de dossard… C’est quoi notre numéro, on ne sait pas… alors on regarde sur la liste où les équipes sont rangés… par date d’inscription, plus de 300 lignes à regarder pour nous trouver nous les Twix !! On a le numéro 221 !
  • Faire vérifier notre matériel : la présence obligatoire d'un gilet fluo non inscrit sur la liste du matériel obligatoire nous provoquera une petite montée de stress; heureusement, ça fait désormais partie du matériel obligatoire, dans les voitures ! 
  • Alors on prouve qu’on a VTT, casque, imperméable, à manger, à boire, téléphone portable dans pochette étanche, gilet jaune, comment ça gilet jaune ce n’était pas sur la liste… On va chercher celui de la voiture, on en aura qu’un et puis c’est tout 
  • Retirer nos dossards, avec en guise de cadeau, 2 paquets de croquettes pour chat et un beau buff
  • Chercher l'emplacement du bivouac : ouais, on a décidé de la jouer en vrais raideurs, donc, on dort en tente. Les équipes ayant choisi cette option se compteront finalement à peine sur les doigts de 2 mains. Euh… Alors que je m’attendais à ce que nous soyons nombreux à dormir sous la tente, je découvre qu’on peut installer notre tente à côté du stade d’athlé, 7 tentes au total, sic ! 7 tentes moi qui pensais que nous serions nombreux à vivre le Raid en mode ‘aventuriers’ ben non… 
  • Remette les vélos dans le Jumpy
  • Aller à Etaples, à une dizaine de minutes en voiture
  • Redescendre les vélos pour les déposer sur le 1er CP
  • Retourner au centre tennistique

  • Mais au fait il faut une puce non ? C’est à un autre endroit, ok : Récupérer notre puce sur la ligne de départ
  • Installer la tente et habillage, je suis excitée !! J’ai hâte de savoir ce que c’est un Raid plus excitée que stressée.
  • Et une carte aussi, non ? Encore à un autre endroit… Heureusement que nous sommes arrivés tôt ! 
  • Aller sur le point de départ
  • La bonne nouvelle : il ne pleut plus et même que le soleil pointe son nez, youpi !  
  • Ecouter le briefing : Karine Baillet nous explique qu'elle a vraiment galéré cette année pour organiser cette édition. Ce n'est que 2 jours avant le Raid qu'elle eu l'autorisation de l'organiser, et encore, l'épreuve de Roller/Trotinette a été annulée (c'est ballot, on s'était entrainés d'arrache-roue la semaine précédente pur perfomer sur cette épreuve). Cette édition 2015 sera peut-être la dernière si on continue à lui mettre des bâtons dans les roues (justement) de la sorte annonce-t-elle.
A 16h30, après 2heures déjà bien speed, la cortège s'élance vers le lieu du départ, la plage, à l'embouchure de la rivière « La Canche ».
Nous remontons la rue Saint-jean au milieu des badauds, le soleil est finalement bien présent, ce raid démarre dans des conditions idéales.

Hé ! L’épreuve n’a pas encore commencé et pourtant c’est déjà sacrément sport !! Au moins un quart d’heure de course à pied jusqu’à la plage et là, on doit récupérer nos canoë oh là là c’est galère, c’est lourd, on est tellement nombreux qu’on se grimpe dessus c’est difficile. 
 
Au bout de quelques longues minutes à transporter le canoë et les rames les pagaies sur 300m, j’ai déjà le dos en compote et j’ai déjà bien sué !

Ça y est, on est sur la plage, ouhaaaa !!

On dépose les canoës au bord de la plage, c’est qu’il y en a des canoës !!! Tous alignés comme ça, c’est impressionnant. Le soleil est là lui aussi et il est vraiment le bienvenu !!




Raid du Touquet 2015 : J1

LA COURSE
J1 - Samedi 11/04/2015.

Canoé : 1h33, 7,86 km
17h15
Tous les coureurs sont reculés d’une centaine de mètres, on fait une sacrée ligne dis donc. Je me sens toute excitée, pas tressée, promis  On va faire un Raid, tous les 2 ! Il y a de quoi kiffer le moment quand même !!

Nous avons désormais 6h00 pour rallier l'arrivée, celle-ci étant fixée à 23h15.
 
Avec un bon quart d'heure de retard, les fauves sont lâchés.
3 – 2 – 1 C’est partiiiiii !! Et là, plus de 700 personnes qui courent dans le sable comme des malades pour récupérer un canoë, la scène est impressionnante. 
 


La course démarre par un sprint en ligne d'une centaine de mètres sur le sable, l'objectif étant de récupérer son canoé le plus vite possible pour éviter les bouchons. Je pars comme une balle, chope le canoé, le passe au dessus de la 1ère rangée, et demande à Titia de s'installer : sauf que je ne l'ai pas assez avancé, résultat, je lui demande de ressortir, et du coup l'oblige à se mouiller les petons, ce qui était à éviter. 
Les premiers coups de pagaie m'amèneront à penser que ce sprint n'était pas des plus utile : la canche fait facilement 500 mètres de large à son embouchure, on a la place !

Ça y est, non sans mal on est dans le canoë. En fait, c’est difficile le canoë, je ne m’en souvenais plus… Et sérieux, on n’est vraiment pas bons… On se fait doubler et doubler encore… Pouah… Je n’ose pas demander à Séb si ça va…

Les premières centaines de mètres ne me rassurent pas : on a le vent dans le dos, et pourtant, on se traine. Et on se fait continuellement doubler. Alors que nous nous étions pas mal débrouillés lors de cette épreuve au Raid Agglo de 2014, cette fois-ci, nous sommes à la ramasse.
Et je rame, je rame (au sens propre comme au figuré). En fait, lui aussi galère...

 

Les 2 premiers kilomètres sont de ce fait pénibles, et plutôt que de me prendre la tête avec ça. Et là il prend le parti du « tant pis, on est pô bons alors autant profiter ».
Je décide de positiver : me revient en tête un bout de chanson que nous avions vu la veille sur Internet dans une vidéo de Yohan Metay (le gars qui joue le spectacle la tragédie du dossard 512) et Seb Chaigneau, un ultra-traileur. (disponible ici : https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=6Z1CnmY-jBg).
« Va cours vole, vers la ligne Finisher euh ! Va cours vole, écoute ton coeur euh !

Les champs de blé aux azurs célestes, you are the meilleur, and you are euh the best ! » Cet air, je le fredonnerai finalement tout le week-end, intérieurement la plupart du temps, et qui a fini par me gonfler très fort. Mais sur le coup, ça nous aura permis :

  • De nous détendre, et de profiter de l'instant présent
  • De pagayer moins fort, mais avec plus de plaisir
  • De prendre 2-3 photos (bon, en ayant fait un 360° au passage, l'axe de rotation étant la perpendiculaire au bateau et non la parallèle à la surface de l'eau fort heureusement)




Au bout de 4 km, 2 options se présentent :

  1. Amarrer, sans pointer la balise
  2. Continuer en pointant la balise, mais en faisant 4 kms supplémentaires

Vu notre perf sportive, on décide de sortir, beurk c’est vaseux : Nous choisissons donc l'option 1, pensant que le non-pointage de la balise nous pénaliserait de 30 minutes, et qu'au final, nous serions gagnants.

Après avoir posé pieds au sol (ferme), le gars qui nous suit nous demande la durée de la pénalité : du coup, je vérifie pour ne pas les induire en erreur. Oups, c'est 2 heures, et pas ½ heure. Bah du coup, on rembarque !

Les embarcations qui nous suivent désormais ne sont plus qu'une vingtaine, sur 380 environ au départ. Nous sommes vraiment à la ramasse : mais on s'en fout, nous sommes heureux d'être là, je sifflote et commençons déjà à croiser les équipes qui reviennent en sens inverse. Rien à dire, ils sont plus efficaces que nous, mais ils sifflotent moins !

Au bout de 6kms, ½ tour : c'est face au vent que nous revenons désormais au débarcadère.

Nous accostons sur une berge un peu raide, et c'est non sans peine que nous sortons le canoë de la flotte. 
Quelle joie d’en finir après 1h36. Mais en fait, c’est po fini. Il faut remonter le canoë et là… c’est terrible. Je m’enfonce dans la vase, je galère à porter le canoë, j’ai très très froid, je n’y arrive pas…
Le vent souffle : Titia est congelée.
Et les spectateurs qui ne nous aident pas « peut-être que ça vous compterait comme une pénalité », au secours. J’ai besoin d’aide. Un peu plus haut, un gars de l’organisation vient m’aider, je suis bleue, je grelotte, je n’arrive plus à parler. 
Un gars de l'organisation m'aide à porter le bateau sur les 100 derniers mètres. 
J’essaie de sortir mon k-way de mon sac pour me protéger mais mes doigts ne répondent plus, j’aimerai demander de l’aide mais je ne parviens pas à sortir un son… Ouf, une dame de l’organisation m’a vue et m’aide à enfiler mon k-way. 

J'enfile aussi mon coupe-vents : le Red-Bull ne nous réchauffe pas des masses. Pas de ravito :-(
Et c’est dans cet état-là que je grimpe sur mon VTT pour 35 bornes. Je suis contente car mon corps souffre mais mon esprit est au taquet 
 
VTT : 2h04, 34,18 km
Le 1er km est difficile : Titia a les pieds gelés et regrette de ne pas avoir emmené une paire de chaussettes de rechange. A noter pour le prochain raid : emmener des chaussons d'eau pour le canoé pour éviter de se geler les pieds.

C'est dans une montée en sous-bois que nous commençons à monter en température : je ramasse un gel perdu au passage. Peu à peu, alors que le VTT n'est pas l'activité préférée de ma coéquipière préférée, nous commençons désormais à grappiller des places. Et les équipes que nous avions croisées souffrant mais devant nous sur leur canoë, nous les déposons toujours en souffrance, mais derrière nous. Et Titia se met à me surprendre : là où la majorité des raideurs sont en mode PTV (Pousse Ton Vélo) dans les côtes les plus raides, elle continue à pédaler le sourire aux lèvres (non, ça c'est pas vrai le sourire !).
Le VTT est moins compliqué que ce que je pouvais craindre. En même temps vu les entraînements que j’ai connu (hi, hi, j’ai failli noter subi… pardon mon chéri), ça pouvait difficilement être pire. Je grimpe plutôt bien et dépasse des hommes et des femmes à pied, j’avoue que je kiffe !!


 Dans les descentes, ou sur les chemins plus plats, nous nous faisons à nouveau dépasser : mais dès que ça grimpe, on repasse. Du coup, tout doucement, les équipes derrière derrière nous ne sont plus 20, mais beaucoup plus.

Au bout d'une petite vingtaine de kilomètres, nous entrons dans une zone industrielle : une carrière de craie ! Ici, personne ne passe jamais en VTT : et c'est dans un décor presque irréel que nous parcourons quelques kms. Nous avons l'impression d'être très très loin de tout.

C’est génial, j’en prends plein les yeux, c’est vraiment insolite ! J’ai encore bien froid (surtout aux pieds) mais globalement ça va assez bien, je suis vraiment contente d’être là, je profite de l’instant présent sans ménager mes efforts.



La sortie de la carrière correspond théoriquement au début de la section Roller / Trottinette que nous parcourons à regret en VTT. Il s'agit d'une longue ligne droite qui nous ramène au port d'Etaples, là où nous avions embarqué sur nos vélos. 
A ce moment-là, je suis presque contente que ça soit en vélo. 11 bornes en trottinette, ça n’aurait pas été rien 


Pour le 1er jour, j'ai eu la mauvaise idée de ne pas emmener mon porte-cartes : de ce fait, nous nous contentons de suivre les autres équipes.

A un rond-point, personne devant : on fait quoi ? Tout droit, à gauche, à droite ? Nous attendons les équipes qui nous suivent pour mater leur carte : c'est à droite qu'il faut tourner, là où naturellement on aurait envie de filer tout droit. Certaines équipes se sont d'ailleurs faites prendre au piège, ratant au passage un CP, et se faisant pénaliser d'1/2 heure.



Sur la dernière ligne droite qui amène au ravitaillement tant espéré, j'aide un peu Titia en la poussant. C'est sur ces sections où il faut plutôt un physique de Cancellara que de Pantani qu'elle est surtout à la peine.


Ravitaillement (9 mn)
Nous déposons nos VTTs, et prenons notre temps pour refaire les stocks : cacachouètes, chips, orange, bananes, coca, gaufrettes, … Tout dans n'importe quel ordre évidemment. Je vais récupérer la carte du CP, pendant que Titia cherche un endroit pour soulager un petit besoin naturel...
La nuit est tombée, je suis contente, je rêvais vraiment de la CO dans le noir.


Course d'orientation : 02h04, 15,8 km
Le hic… mes pieds, ils sont gelés et douloureux et chaque appui sur le sol me fait mal, et zut, moi qui attendait cette partie avec impatience… Ouf, avec un Doliprane la douleur devient supportable, je suis repartie, plus motivée que jamais. Pour me soulager, Séb pointe 2 balises sans moi, ça sera les seules qu’il fera sans moi, mon amour propre et ma motivation sont de retour, tadam !!!


Et là, c’est parti dans les petits chemins. On arrive dans un endroit très étrange, je ne sais pas trop comment expliquer c’est dommage. En fait, c'est le lit de la canche à marée basse ! En tout cas, c’est rempli de végétaux bas (qui grattent les jambes d’ailleurs) et il y a des fossés partout mais partout. Il faut sauter par-dessus et ceux qui me connaissent savent que ça c’est horrible pour moi. Me jeter, faire un saut en avant, je ne sais pas faire… Je ne sais même pas sauter du bord de la piscine… Oui, c’est la honte, tant pis j’assume… Séb me motive, me pousse, et hop, un saut, deux sauts, je flippe vraiment et que de vase, on s’enfonce, ça glisse. Je suis contente d’avoir vécu ça, c’était vraiment à faire et puis, forcément, il y avait une balise. 
La balise 4 nous donnera plus de fil à retordre : 5 minutes à cherche à un arbre penché, ça agace ! 

Ensuite, ce sont les dunes qui nous attendent. Courir dans le sable, dans la nuit, ça aussi c’est génial. On cherche une première balise. Un gars que nous croisons nous l’indique en haut d’une dune, il dit que c’est sport et presque nous incite à la laisser tomber celle-là, il est fou lui, nous, pas aller chercher la balise parce qu’il faut monter et puis quoi encore . On y va ensemble et on fait bien car là-haut il y a un gars, si on n’est pas à 2, on ne peut pas bipper.

On redescend et c’est parti pour la balise 7 dans les ruines d’un Blockhaus. Ah cette balise 7, elle restera à jamais dans nos mémoires car… on ne la trouvera jamais… La seule balise non pointée à notre actif… Nos seules 30 minutes de pénalités qui nous ferons rater la 3ème place du Podium Equipe Mixte V1... Et pourtant on l’a cherchée cette balise et on était nombreux sur site à la chercher… Dans les ronces, en haut, en bas, à gauche, à droite, on a tout essayé… ‘fin pas tout puisqu’on ne l’a pas trouvée… Tant pis, on continue et c’est maintenant en ville qu’on se retrouve. Là un autre moment mémorable, on croise des équipes à chaque croisement, dans tous les sens, on s’entre-aide, on échange quelques mots, j’aime beaucoup l’esprit. Par contre, heureusement que Séb est plutôt doué une carte en main parce que ça moi…

Et voilà, fin de l’épreuve, barrière horaire à 23h15, il est à peine 23h. Première journée, check !!! Youpi, youpi, je suis remplie de joie. On est fiers vraiment fiers de nous à ce moment-là, j’avoue et quel plaisir de faire ça à 2 !!!

Après-course

Direction le ravito, on a faim. On espérait une pasta party, en fait c’est demain. Tant pis, pour le souper, ça sera soupe (qu’elle fait du bien cette soupe !!!), cake, chips, banane, orange, raisins secs et cacahuètes le tout en même temps, j’adore !

On rejoint la tente. Bon, on est vraiment que 7 équipes sur place, je reste surprise. L’esprit Raid c’est ça aussi, la tente, la douche dans la salle de sport (pas chaude forcément, si elle était chaude, ça serait pas « raid » ).

Séb part sur Etaples récupérer nos vélos. Vers 00h30, c’est l’heure du dodo. Je suis rassurée de constater que sous le sac de couchage je n’ai pas froid. Par contre, ça m’ennuie bien quand à 04h00 du mat’, je suis obligée d’en sortir pour faire pipi, bruuueuh il fait froid dehors. La Météo a indiqué 2° pour la nuit.


Raid du Touquet 2015 : J2

J2 - Dimanche 12/04/2015.

Avant-Course
Que la nuit a été courte. Le réveil sonne à 06h30. Je resterai bien encore un peu au chaud sous mon sac parce que dehors ça caille mais bon bonne nouvelle, le soleil pointe son nez, on va avoir une belle journée. La Météo dit qu’on aura 10° ce matin et 13 max cet après-midi, chouette !

On se met en tenue et on met au-dessus des habits chauds, il nous faut déjeuner, replier la tente, charger le Jumpy. Quelle bonne idée d’avoir pris le réchaud, un thé chaud de bon matin, ça fait du bien.

08h00, on est prêts ! 



J’ai quand même bien froid moi dis donc. Au dernier moment, je remets une couche, pas envie de me geler comme hier. Au final, cette couche sup. ira dans mon sac dès la première côte…

On arrive sur le lieu du départ, cool les résultats d’hier sont affichés !! On est 150ème, je ne l’aurai jamais cru, 150ème sur 380 équipes inscrites, on est drôlement contents de nous, comme quoi, on a bien rattrapé en VTT, Yes ! 


Une fois l’émotion positive passée, le trac monte d’un coup… Il faut faire au moins aussi bien aujourd’hui et si je n’y arrive pas et si je galère et si…C’est 55km de VTT qui nous attendent aujourd’hui… En plus, j’avoue avoir les fesses en compotes… C’est le seul moment où le doute me submerge… Séb comme à son habitude est réconfortant, on n’est pas là pour gagner mais pour vivre une expérience unique… C’est vrai. Calmée, je reprends confiance, ça va daller !


08h15, briefing, on part en convoi, en VTT jusqu’au départ à Etaples. Une bonne demi-heure en vélo pour y aller, encore ce jour l’échauffement nous met déjà dans la compét, on aurait dû comptabiliser ses km  et là, c’est parti.


VTT1 : 2h19, 29,8km 
Début du VTT : et ça commence fort, une sacré côte et là je dépasse déjà les premiers PTV, c’est bon pour le moral ça. Ma motivation est au beau fixe ! On arrive dans un chemin étroit, pas le choix, on ne peut pas dépasser, on pose pied à terre. Séb et moi en profitons pour enlever une couche. Il fait beau ! On remonte sur les vélos, c’est une partie un peu technique car bien boueuse. Sur les côtés, les premiers vélos en détresse, surtout des crevaisons. Pourvu qu’on échappe à ça. En même temps, le mois dernier, j’ai crevé 4 fois, je pense donc être tranquille pour l’année 

Une nana est devant moi, elle n’a pas le physique d’une sportive, ça me motive à relancer  pas joli joli comme état d’esprit mais efficace pour accélérer. Je la recroiserais après la CO (on aura donc à ce moment-là plus de 30 min d’avance, hi hi, je jubile… pardon…). On doit porter les vélos au-dessus de barbelés, c’est là que je crains la crevaison mais non, je passe. Et c’est reparti, ça monte, ça descend, les paysages sont très sympas !

Arrive une partie très technique dans les bois. C’est boueux, il y a des galets partout. Le chemin est très étroit et là… je suis un boulet, je flippe, je pose pieds à plusieurs reprises par peur, bon ok… il y a encore beaucoup de boulot en VTT… 
Fin des 30 premiers km en VTT… Fin de l’épreuve 1 sur 5 de ce jour, je crains que la journée soit longue. 
On arrive dans le parc à vélo.

 
CO Trail : 0h45, 5,10km
C’est génial la CO se passe dans un château, la Chartreuse de Neuville Sur Montreuil. On entre dans le parc du château, il y a un monde de fous, des raideurs forcément mais également des touristes, une dame par ci avec sa grosse valise, un groupe par-là qui admire l’édifice. C’est génial ! 



Et surtout il y a un ravito, on bouffe comme douze… C’est la même chose qu’hier chips, cacahuètes, cake, fruits…

C’est parti pour la CO, les balises sont dans l’enceinte du château sauf deux. Notre parcours à l’intérieur n’est pas des plus optimal j’avoue mais c’est rigolo ! Ça y est, il faut aller chercher les 2 dernières, et bien sûr, ça grimpe, c’est parti ! Peuf peuf c’est haut… Arrivée à la balise, nous sommes satisfaits car on l’a eu aussi celle-là et un gars contrôle là encore que les 2 coéquipiers sont ensemble. On redescend, Go pour la 3ème épreuve. Séb refait le plein d’eau, je pars de suite en VTT, il va vite me rejoindre.


VTT2 : 0h45, 12,4km

2ème partie VTT, on nous annonce 10 bornes. Nous sommes contents car le parcours VTT nous emmène à la Caloterie, là on nous avons fait le Trail du Blanc Pignon le 22 février avec Philippe et Greg. Quelques chemins me rappellent des souvenirs, c’est génial, hé c’est là où… et là où… hi hi.
Nous passons par des coins que nous connaissons pas mal, pour les avoir pratiqués à la Frappadingue : nous sommes à Montreuil-sur-mer. Parcourir par temps ensoleillé ces chemins que nous n'avons connus que boueux et bouchonnés de monde nous fait un drôle d'effet ! Pas un coup de blues mais presque !
La pâture des montées-descentes

La traversée avec corde
 

L’arrivée se fait sur la place là on était justement le départ du Trail. Par contre, on est un peu déçus de ne pas avoir de ravito, seul petit hic de ce Raid, un seul ravito par jour avec rien vraiment de solide (pas de barre, rien…) c’est un peu juste. 
 


Run & Bike : 0h45, 9,5km
Oh que les jambes galèrent en passant de vélo à course à pied. On manque un peu d’efficacité dans les relais. Je dépose parfois le vélo trop tôt, à un autre moment Séb le nez dans la carte ne voit pas le vélo et doit repartir en arrière le récupérer. 


On fait quand même du 12,7km/h de moyenne mais on aurait pu faire mieux.


VTT3 : 0h48, 13,4km
Ça y est, c’est le dernier morceau. A peine sur le vélo, l’émotion me gagne, je suis submergée, je suis complétement crevée, j’ai faim (très faim même, heureusement j’ai une barre de céréales dans le sac) et surtout je me dis que oui, je vais le faire. On est sur la route, ce n’est pas tellement technique, bien sûr encore quelques belles montées mais du coup également des descentes. C’est surtout le vent qui est difficile à gérer,  il est de face et il est fort… Séb m’aide, lui aussi commence à fatiguer mais il m’aide, il est vraiment fort mon homme ! Intersection : faut-il prendre le petit chemin tout droit ou la route à droite ? Séb s’engage à droite et s’arrête pour regarder le plan. Un flot de vélos arrive, ils suivent tous la route, ils s’en foutent du plan… Bon on suit on verra bien, ouf, un signaleur quelques centaines de mètres plus loin, ça nous embêterait bien de rater une balise si près du but.

D’après Séb ça y est, c’est la dernière ligne droite, un chemin tout droit jusqu’au Touquet. Vent de face certes mais bon c’est un beau chemin, ouf… En fait non, on bifurque dans les bois et là petit chemin dans les bois, que j’ai mal aux fesses, je n’ai plus de jambes, aïlle aïlle aïlle…

Enfin ça y est, je repère, pour du vrai c’est bientôt la fin, on est dans le Touquet. Plus motivée et déterminée que jamais j’appuie encore et encore sur les pédales, je suis presque une Raideuse, je suis presque une Raideuse, l’Arche là, je la vois !!!! On est un couple de Raiders, on l’a fait ! On l’a fait !!!


Après-course
Explosion de joie, que je suis contente de nous, oh oui alors je suis éreintée mais tellement soulagée d’avoir tenue jusqu’au bout… 

 

J’appelle les gars, maman ça fait du bien, manger aussi ça fait du bien (mention spéciale pour le chocolat Milka avec incrustation de gâteau, miam).

Ça y est, c’est fini…. C’est quoi le prochain défi ?  

Euh pas tout de suite en fait, il faut que je m’en remette là 


Raid du Touquet 2015 : Bilan

Bilan chiffré de notre week-end :
Canoë : 7,64 km en 1’36’43
Trail CO : 18.89km en 2’37’29
VTT : 89.3km en 06’02’56
Run and Bike : 9,09km en 43’01

Soit 124,90km en 11’06’21 (+30 mn de pénalité)
Classement : 129 / 313 équipes classées 


Ce qui restera :
En plus du bonheur d'avoir partagé cette aventure avec ma petite femme

  • La motivation de ma petite femme
  • Les talents de grimpeuse de ma Pantanette, sans produit illicite dedans
  • L'ambiance générale entre les concurrents
  • Les bénévoles super sympas
  • L'originalité du parcours : bien qu'ayant déjà participé au raid il y a 3 ans, j'avais vraiment l'impression d'en faire un nouveau tellement les parcours étaient différents



Ce que j'ai moins aimé

  • La récupération des dossards, de la puce et de la carte lors de J1 : un peu stressante
  • Le doute qui s'est installé chez ma coéquipière avant chaque étape, alors que je savais très bien qu'elle y arriverait
  • Le manque de puissance sur le vélo de ma pouliche, mais elle va travailler ça :-)
  • Porter le canoë sur 300m à J1
  • La sortie de canoë : frigorifiés nous étions
  • Un peu trop de bitume à mon goût
  • Le manque de ravitos


Ce que j'emmènerai la prochaine fois

  • Un plus gros sac, pour que Titia court avec juste un porte-gourde

 
Le moment le plus insolite :

2 gars qui après avoir déposé leur VTT boivent un coup en regardant le coucher du soleil sur un plan d’eau dans l’usine Holcim.


Le moment le plus gênant :

J1 : ravitaillement. Je dois faire pipi. Je demande à une gentille dame s’il y a un endroit de prévu mais non… La dame en question ne se démonte pas un instant, elle trouvera une solution et là voilà qui va chercher la grande poubelle et qui me propose de me mettre derrière. Jusque-là, nickel. Mais voilà qu’elle crie : « personne derrière la poubelle, il y a une dame qui fait pipi » 

Je la revois après la course. Elle se souvient de moi, elle est adorable mais ça a été la honte quand même.


Le moment le plus romantique :

Soir 1 : CO. On est sur la plage, c’est difficile de courir dans le sable et là Séb m’éteint la frontale, moment de panique, je ne vois plus rien mais en fait, si, il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles et là… c’est magique. Le sable est tout fin et tellement clair, la nuit est étoilée, il y en a partout au-dessus de nous et pas loin, on entend les vagues. On est rien que tous les 2 à ce moment-là sur la plage et c’est magique.


Le moment le plus drôle :

J1 : un Jacky court comme un dératé vers son canoë en gueulant, c’est un winner lui ça se voit . Il met son canoë à l’eau, même pas peur, de l’eau jusqu’au genou. Là, il saute dans son canoë mais son co-équipier n’est pas là donc le canoë se retourne et le gars se retrouve le cul dans l’eau . Moi, je commence l’épreuve en rigolant, il s’est tapé la honte le Jacky !


Le moment le plus difficile

J1 : fin du canoë et peuf ça a été difficile. L’arrivée sur la berge est compliquée, c’est plus que vaseux. Je m’enfonce, Séb doit me pousser pour que j’arrive à soulever les pieds et là quelques badauds « on peut pas vous aider, ça vous causerait des pénalités » il est noté où qu’on peut pas être aidés !?! Je suis bleu de froid et dans ses cas-là ma mâchoire se bloque et mes doigts ne répondent plus. Je ne parviens pas à enfiler mon k-way, je n’arrive pas à demander de l’aide, c’est terrible… Heureusement, une dame me repère et vient me prêter main forte, merci merci madame…


Le moment où j’ai compris que OUI on allait le finir ce Raid

Après le Run And Bike, dernière ligne droite, j’ai là le sentiment qu’il ne peut plus rien nous arriver. Je suis à la fois faible car crevée et forte, je vais le faire, avec Séb ! Et oui, à ses côtés, je me sens forte… Sans lui, jamais je ne me lancerai dans un truc pareil. Il a bien plus confiance en moi parfois que moi-même… 
 

A retenir :

Ne pas faire du canoë avec les baskets qu’on aura aux pieds tout le reste du temps.

Séb est un sacré mangeur de bananes (à mon dernier comptage, 5 entières sur les 2 jours sans compter tous les morceaux)

Et ça faut que je le grave dans ma tête… J’aime assez le vélo en fait… (Heureusement que j’en conclus ça après près de 90 bornes en 2 jours)



Remerciement :

Merci mon chéri de croire en moi et de me lancer des challenges de dingue. J’ai flippé tu sais... Je suis vraiment heureuse d’avoir vécu à tes côtés ces 24h de folie !



Quelques liens