6000D 2013

Introduction
La 6000D, c'est quoi ?
Surnommée « La course des géants », cette course fête ses 25 ans en 2013.
Elle se déroule à la Plagne, dans les Alpes.
Quelques chiffres :
  • 63,5 km, dont 1,5km avec le passage dans la piste Olympique de Bobsleigh
  • 4000 m de dénivelé (D+)
  • Altitude de départ et d'arrivée: 673 m
  • Point culminant de la course: 3047 m
  • Limitée à 12 heures de course



Pourquoi je suis là ?
Pour y avoir séjourné à 2 reprises aux vacances d'hiver de 2009 et 2010, j'ai un petit faible pour cette station.
C'est ici que mes fistons ont chaussé les skis pour la première fois, et ici aussi que je m'y suis remis après plus de 15 ans d'abstinence.

Le 09 Septembre 2012, au soir du Trail de la cote d'Opale, je décide de signer pour la 6000D en 2013 : la distance est la même (63km), le dénivelé un peu plus costaud sur la 6000D (4000mD+ contre 1450mD+). En plus, je constate que le vainqueur du TCO a mis quasiment autant de temps sur la 6000D la même année : ça doit donc être dans mes cordes ! J'avais juste zappé qu'en 2012, suite aux mauvaises conditions météo, la 6000D avait été raccourcie.... de sa partie la plus difficile, la montée au glacier !

Avant course
Suite à mon Raid en mai, la récupération a été difficile : pendant quelques semaines, j'étais un peu rincé !
Mon abandon sur les trail des coteaux de l'AA le 09/06/2013 (au km 38 sur 55) suite à une tendinite au genou gauche n'est pas pour me rassuré.
Et je le suis encore moins le 07/07/2013 où sur le Staditrail, je me blesse à la cheville à 2kms de l'arrivée alors que j'étais plutôt en forme ce jour là.
Cette blessure me contraindra à stopper la course à pied et de terminer ma préparation sur mon VTT.
La dernière semaine de préparation, nous la passons en famille, à Plagne 1800. Même pendant les randonnées avec les enfants, la cheville est douloureuse.
C'est seulement le 24/07 que je me remets à courir, soit 3 jours avant la course : j'ai toujours une petite gène à la cheville. Ma dernière sortie du 25/07 me rassure : plus rien !


La COURSE
Samedi 27/07/2013.

Avant course
Lever 03h00. Nuit agitée. Dormi à peine 1 heure.
La navette passe à 04h20 à Plagne 1800. Nous sommes 5 à attendre. Quelques voitures passent : certains ont réussi à motiver madame à se lever pour les déposer au point de départ, à Aime la Plagne, à une demi-heure de route.
A 05h00, nous sommes sur place : la température est déjà douce, la canicule annoncée aura bien lieu.
Je patiente devant le podium, les coureurs arrivent par centaines. Je me demande si j'emmène mon coupe-vent, sachant que je n'en aurai aucune utilité. Mais l'organisation annonce que des contrôles inopinés peuvent avoir lieu : me voilà donc contraint de ne pas pas me délester de ce sur poids à la consigne : ça serait trop con de se voir disqualifié pour ça !
Pour ne pas patienter debout dans le SAS de départ, j'attends 05h50 pour m'y rendre. Je refais mes lacets 7-8 fois, pas moyen de trouver le bon réglage au pied droit !
Le speaker annonce que l'un des coureurs s'est marié ici même la veille : il a du passer une nuit encore plus courte que la mienne !
Le départ est donné à 06h00 pile.

Partie 1 : Aime La Plagne → Plagne Centre
Distance : 19,6km
D+ : 1660m
D- : 350m
Durée : 02h57mn06

06h00. Je pars tranquillement. Un petit km sur le bitume, et nous nous retrouvons sur un large chemin. Les premiers kms sont roulants. Je me mets à marcher dès les premiers faux plats, et je sors rapidement les bâtons : je me fais doubler, comme prévu. Une fois de plus je décide d'adopter le « PacMan Style ».
La montée devient plus raide au km 5 : ça y est, la course commence !
Le peloton est encore très compact : difficile de doubler. Je ne suis pas à mon rythme, j'attends sagement que les chemins s'élargissent pour pouvoir passer.
06h55 : Nico Lemaire est le premier à m'encourager par SMS.
06h56 : J'appelle Titia pour un premier point d'avancement. Elle doit me rejoindre à Plagne-Centre, au km 19. Je lui annonce une arrivée là-bas vers 09h00, elle peut donc laisser dormir un peu les enfants.
Ce n'est qu'au km 7,5, à la traversée du premier village que je peux enfin « respirer » : nous sommes à Longefoy, il est 07h05 du matin, et les spectateurs sont déjà au rendez-vous. Une cloche résonne : ça booste ! Nous traversons la commune de Montalbert 15mn plus tard : les spectateurs sont toujours au rendez-vous, un gars (enfin, je crois !) s'est même déguisé en marmotte !
C'est à travers la forêt que nous cheminons vers la piste de bobsleigh. La montée est régulière, le dénivelé peu important. Un passage sur un pont au dessus d'une cascade, et nous descendons vers La Roche, qui connut son heure de Gloire durant les JO d'hiver d'Albertville, en 1992, pour avoir accueilli les épreuves de Bobsleigh et de Luge.
07h56 : Je suis dans la piste de Bosbleigh : j'appelle Titia. Tout va pour le mieux. Je remonte la piste que j'ai descendue quelques jours plus tôt en famille pour la « Rando Bob ». Le dénivelé me paraissait moins important dans le sens de la descente. Ce passage est une nouveauté 2013 : et on peut le dire, pour une partie bitumée, une piste Olympique, ça a de la gueule ! Nous sortons des 19 virages au bout de 1,5 km après avoir gravi environ 140m D+. A la sortie, le système de pointage est manuel, ce qui nous oblige à patienter sagement notre tour avant d'entamer la première portion sérieuse du jour.
Classement intermédiaire : 736ème.

Après 1,5 km de plat, on attaque une montée sèche qui nous mènera jusqu'à Aime 2000. Sur 2 km, nous gravissons un muret de 400m de haut : un petit chemin tracé droit dans la pente. Ma montre affiche le dénivelé actuel : c'est avec un grand ouf de soulagement que je constate après 30 minutes de montée (pour 2km je le rappelle !), que Aime 2000 n'est pas à 2000m d'altitude, mais à 2100, sic !
S'ensuit une descente d'un bon km qui nous mène au premier ravitaillement de la journée : Plagne Centre.
Classement intermédiaire : 645ème. (-91)


Ravitaillement 1 : Plagne Centre
Durée : 00h04mn47
08h57. Titia et les garçons sont au rendez-vous. Ils cherchaient un « Paporex Dénivlovore » rouge avec un buff rouge, j'arrive avec une casquette blanche. Ils m'auraient presque raté !
Après 3 heures de course, tout va bien. Aucune douleur, ni à la cheville, ni aux genoux. Les petits bobos ont décidé de m'épargner aujourd'hui. Titia se charge de remplir mon camelbag et mon bidon pendant que je me ravitaille : pomme, banane, 1 demi-verre de coca, 2-3 tucs. Le prochain rendez-vous est au Col de la Chiaupe : ça risque d'être serré, les navettes partent toutes les demi-heures, il est 09h02, il va falloir à mes 3 supporters attendre 28mn avant de prendre un bus qui les emmènera à Bellecote, puis la télécabine vers le ravitaillement 2 via Belle-Plagne et Roche de Mio.

Partie 2 : Plagne Centre → Col de la Chiaupe
Distance : 9,35km
D+ : 740m
D- : 230m
Durée : 01h29mn45

09h02. A partir de maintenant, les chemins sont plus larges. Finis les bouchons. Par contre, c'est le soleil qui désormais commence à taper fort. Après une première montée de quelques centaines de mètres bien pentus, nous rejoignons les serre-file de la course « Trail des 2 lacs ». Je profite de cette partie pour doubler pas mal de concurrents, sans savoir à quelle course ils participent (même si les derniers du trail des 2 lacs sont plus facilement reconnaissables à leur équipement ;-D). Ça commence à devenir compliqué pour certains, et sur certaines portions apparemment plates, les marcheurs se font de plus en plus nombreux.
La dernière portion de la montée vers Roche de Mio est excellente : les spectateurs nous acclament 200m plus haut, et c'est en observant que je vois une pierre débouler à vitesse grand V vers le coureur qui me suit : j'ai juste le temps de l'avertir, il stoppe, la pierre passe quelques centimètres devant lui. Un gros bobo vient d'être évité ! Titia me prévient, elle arrive au sommet par la télécabine : c'est avec à peine quelques minutes d'avance sur moi qu'elle débarque. 

Je me découvre au passage 2 nouvelles supportrices, recrutées par Titia dans la télécabine. 

Il me reste 2,5 km de descente jusqu'au Col de la Chiaupe. Certains participants du Trail des 2 lacs doublés quelques minutes plus tôt dans la montée profitent de cette portion pour me repasser devant. Je cours sans forcer, après 04h30 d'effort, la fatigue commence à se faire sentir.
Je parviens au second ravitaillement quelques instants après Titia et les garçons.

Classement intermédiaire : 529ème. (-116)

Ravitaillement 2 : Col de la Chiaupe
Durée : 00h04mn10
10h31. A droite, le ravitaillement pour ceux qui montent au glacier, à gauche celui pour ceux qui en descendent. Le premier est passé ici il y a près de 2 heures. Un monde nous sépare ! Je refais le plein d'énergie : le morceau qui m'attend maintenant est la grosse difficulté de la course. Même menu qu'au premier ravito, j'embarque en plus un gel énergétique. Les enfants me demandent si mon pied tient le choc : toujours aucun problème ! Titia prend quelques photos, et les postent sur Facebook dans la foulée pour permettre aux amis de suivre mon périple à distance.


Partie 3 : Col de la Chiaupe → Glacier → Arpette → Plagne Bellecôte


Partie 3-1 : Col de la Chiaupe → Glacier
Distance : 2,37km
D+ : 500m
D- : 0m
Durée : 00h47mn26
10h36. C'est par un grand coup au moral que j'attaque la montée. Je quitte le ravitaillement que je croise par dizaines des concurrents qui reviennent déjà du Glacier. Parmi eux, des filles : je mémorise leurs prénoms au passage. Elle seront sur le podium. Je me rends compte à ce moment-là de la différence entre ceux que je croise et moi, et je ne parviens pas à comprendre comment ils ont fait pour creuser un tel écart. Je savais que je n'étais pas un bon grimpeur, mais à ce point là ! Ça me casse un peu les pattes : je commence à me faire doubler dans la montée, qui devient de plus en plus raide. 

Sur la dernière portion, 700m à 35%, les positions se figent : 250m de dénivelé à gravir, sur un terrain meuble, ça devient très compliqué. L'altitude se fait sentir : le manque d'oxygène et une fraicheur toute relative se font ressentir. Je prends quand même le temps de me retourner. A force d'avoir la tête dans le guidon, j'en oublierai presque d'admirer les splendides paysages qui nous sont proposés. Le spectacle donne presque le vertige, j'ai l'impression de faire de l'escalade. 

Les « Allez Chéri » que j'entends au loin me font comprendre qu'on m'attend au sommet. J'y parviens marqué par l'effort que je viens de fournir : certains « trails » de chez nous proposent ce genre de dénivelé, mais sur 10-15 kms.
Un ravitaillement en eau est proposé : je m'y arrête 50 secondes pour recharger le bidon.
Classement intermédiaire au Glacier : 467ème. (-62)


Partie 3-2 : Glacier → Col de la Chiaupe
Distance : 4,15km
D+ : 60m
D- : 500m
Durée : 00h35mn29
11h24. Les spectateurs sont nombreux, une cloche résonne : je commence à courir dans la neige galvanisé par l'ambiance, mais rapidement le mode randonnée s'impose à nouveau. Nous traversons la glacier jusqu'au Télésiège « Traversée » à 3047m d'altitude, véritable point culminant de la course. Ici, les bâtons sont inutiles : la couche de neige est trop épaisse. Un seul mot d'ordre : marcher dans les pas des précédents. La descente retour vers le Col de la Chiaupe est technique, le mode glisse s'imposant parfois sur des portions enneigées un peu raides. Je suis hyper prudent : ma cheville doit tenir le coup !
11h32, SMS de Baboune : « Allez Tiot, ça va daller, tu vas tous les enfumer »
Je reviens au Col de la Chiaupe : cette fois ci, c'est à mon tour de croiser des concurrents qui montent au glacier. Beaucoup d'entre eux seront hors délai. En rejoignant ma tribu, j'ai la patate : le plus dur est fait (que je pense), il me reste 28 kms de descente (ou presque).


Ravitaillement 3 : Col de la Chiaupe
Durée : 00h01mn39
11h59. Voilà 6 heures que je suis parti. Le moral est revenu. Je sais que je terminerai. Il me reste une difficulté à gravir avant d'entamer la descente vers Aime. Je ne traine pas au ravitaillement : mon camelbag est toujours plein, je mange 2-3 bricoles et je repars.

Partie 3-3 : Col de la Chiaupe → Arpette → Plagne Bellecôte
Distance : 9,33km
D+ : 350m
D- : 500m
Durée : 01h30mn00
12h00. J'entame la descente regonflé à bloc. Je range les bâtons en courant, pas malin alors que j'avais l'occasion de le faire à l'arrêt 3 mn plus tôt. Après une première partie roulante, les passages se font plus casses-pattes, et les quadriceps commencent à siffler. Les petits ruisseaux traversés sont autant d'occasions de plonger la casquette pour me rafraichir. La chaleur devient très pesante, et je ne suis finalement pas si à l'aise que ça. Je ressors les bâtons, pour épargner les jambes. Une fille revient sur moi : elle souffle énormément, elle a l'air de souffrir. Je lui dis de ne pas se mettre dans le rouge : elle me répond qu'elle l'est depuis le départ. Bien qu'ayant l'air en difficulté, elle semble avoir une volonté d'acier.
En apercevant le chalet du Carroley au somment de l'ascension en cours, je pense qu'il s'agit du Col de l'Arpette. La déconvenue est énorme parvenu au sommet quand je m'aperçois de l'erreur : l'Arpette est loin d'être atteinte, et une montée de 260mD+ nous en sépare.
Classement intermédiaire au Chalet du Carroley : 413ème. (-54)

Les jambes commencent à faiblir sérieusement, et les kilomètres manquant à mon programme d'entrainement ces 3 dernières semaines commencent à se faire sentir. Sans parler des séances de renforcement musculaire que j'ai tendance à « oublier ».
Classement intermédiaire à l'Arpette : 420ème. (+7)
Vue sur le Mont-Blanc


L'Arpette atteinte, il me reste à descendre sur Bellecôte : j'ai les jambes tétanisées. Impossible de courir. Je sors un Dafalgan : la douleur est trop forte.
Je traverse Belle-Plagne : l'émotion monte. Je suis en extrême difficulté là même où j'ai passé des moments géniaux quelques années auparavant en skiant pour la première fois au même endroit avec mes fistons.
Je les rejoins à Bellecôte : je suis au plus bas.
Classement intermédiaire : 426ème. (+6)


Ravitaillement 4 : Plagne Bellecôte
Durée : 00h05mn12
13h31. Les larmes montent. Titia et les enfants me remontent le moral, me ravitaillent. Je reprends un Dafalgan. Je ne suis pas vraiment favorable à ce genre d'automédication : mais c'est ça, où je m'arrête là. Je reprends un gel énergétique. Je repars avec les jambes lourdes.


Partie 4 : Plagne Bellecôte → Montchavin les Coches
Distance : 9,49km
D+ : 200m
D- : 1040m
Durée : 01h02mn04

13h36. Après 500m sur le bitume de Bellecôte, nous empruntons des chemins larges, et surtout ombragés. Je me rends rapidement compte que ceux qui m'avaient déposé dans la montée de l'Arpette sont désormais en difficulté à leur tour. J'ai donné rendez-vous à Titia et aux enfants à l'arrivée : il reste un point de chronométrage intermédiaire à Montchavin les Coches. Je décide de lâcher les chevaux pour les rassurer à distance. Le dénivelé n'est pas trop méchant, ce qui fait que les quadriceps sont moins sollicités que lors de la descente sur Bellecôte. Je déroule, et peu à peu, je double de plus en plus de concurrents. Le moral revient, et c'est désormais gonflé à bloc que je décide d'en terminer. Le profil est loin d'être complètement descendant, et les quelques montées me permettent de solliciter d'autres muscles.
Je rejoins le dernier ravitaillement de l'épreuve dans le centre du village, après avoir repris 60 places sur cette portion.
Classement intermédiaire : 366 ème. (-60)

Ravitaillement 5 : Montchavin les Coches
Durée : 00h03mn40
14h38. Je prends le temps de me ravitailler. Il reste une dizaine de kms. Pas question de s'enflammer. Je me rappelle qu'à la côte d'Opale j'avais un peu omis le dernier ravito. Cette fois-ci, je fais le plein.

Partie 5 : Montchavin les Coches → Aime La Plagne (arrivée)
Distance : 10,32km
D+ : 260m
D- : 760m
Durée : 01h09mn59

14h42. Le plus difficile mentalement reste à faire désormais : terminer. Cette partie du parcours est super agréable : en mode montagne russe, dans la forêt, à flanc de montagne. Ça monte un peu, ça descend beaucoup, et ça recommence. J'essaie de ne pas penser à l'arrivée, et je m'imagine en train de faire une sortie d'entrainement, afin de profiter au maximum de cette dernière heure de course, en positivant le plus possible. Le parcours est hyper ludique, mais pas pour tout le monde à priori : je continue ma remontée au classement.
14h55, SMS de Baboune : « Allez... Encore quelques bornes et tu vas voir la ligne ».
L'arrivée est annoncée au km 63,5. Même si j'essaie de m'en empêcher, je décompte les kms.
Nous rejoignons la rivière sur laquelle nous avons fait du rafting la veille au km 62,2.
Reste une broutille à parcourir.
Et pourtant.
Tous les coureurs sont à l'arrêt. La voie verte bitumée est en plein cagnard : il fait près de 36°C. Le pont que j'imaginais à quelques encablures n'apparait pas : à chaque virage, c'est une nouvelle désillusion. Je me mets à marcher : une fois de plus, le kilométrage réel sera plus important que prévu. Je rattrape la fille qui soufflait dans la montée de l'Arpette, elle me redouble. Je cours 30 m, je marche 100m, ça devient très très long. Enfin, le pont. Un dernier faux plat, le rond point, la traversée de la route, et enfin j'aperçois l'arche d'arrivée à 200m. Je décide de terminer en courant. Mes 3 supporters sont là et terminent avec moi. Je ne parviens pas à sourire. Je suis complètement exténué.
Après avoir franchi la ligne, je vais m'allonger sur un lit sous la tente des pompiers. Il me faudra quelques minutes pour reprendre mes esprits.

Après 09h52 de course, je termine 337ème sur 901 à l'arrivée, pour 1207 au départ, 64,82km au compteur.

Tableau de passages
Contrôle Heure Passage Tps Clt Rg Sx Vit moy
-1 Piste de bobsleigh - km 13,60 08:10:43 (27-07) 02:10:18 736 702 6,26 km/h
-2 Plagne Centre - km 19,70 08:57:36 (27-07) 02:57:11 645 618 7,80 km/h
-3 Roche de Mio - km 26,40 10:17:21 (27-07) 04:16:56 529 508 5,04 km/h
-4 Glacier - km 30,80 11:24:02 (27-07) 05:23:39 467 447 3,95 km/h
-5 Chalet du Carroley - km 40,40 12:35:36 (27-07) 06:35:13 413 394 8,04 km/h
-6 L'Arpette - km 42,20 13:08:10 (27-07) 07:07:47 420 400 3,31 km/h
-7 Plagne Bellecôte - km 45,50 13:31:44 (27-07) 07:31:21 426 406 8,40 km/h
-8 Montchavin les Côches - km 53,90 14:38:15 (27-07) 08:37:52 366 347 7,57 km/h
-9 Arrivée Aime - km 63,50 15:52:44 (27-07) 09:52:21 337 317 7,73 km/h



Ce que j'ai aimé
  • les paysages
  • le parcours très diversifié, avec très peu de bitume
  • l'ambiance dans les villages parcourus, à la Roche de Mio, au Glacier
  • les points d'eau intermédiaires entre les ravitaillements
  • le soutien de mes supporters, sur site (montagneux) et sur site (internet)

Ce que j'ai moins aimé
  • la chaleur caniculaire à l'arrivée
  • les 1320m de rab (chaque mètre compte dans ces cas là !)

Les leçons à retenir pour la prochaine fois
  • le renforcement musculaire, ce n'est pas du bonus
  • faire 40 km avec une poche à eau de 2L pleine, c'est très con
  • le VTT c'est bien, mais ça ne remplace pas la course à pied
  • on avale jamais assez de terrils
  • emmener un coupe vent léger
  • partir lentement c'est bien, mais trop lentement, ça craint
Quelques liens
Site de la 6000D : http://www.la6000d.com/

Raid ECP 2013 : Présentation



Introduction
Le raid Ecole Centrale Paris, c'est quoi ?
Le Raid Ecole Centrale Paris, c’est un raid étudiants-entreprises, organisé à 100% par des étudiants de l'école, qui a lieu cette année du 5 au 10 mai 2013 dans les Pyrénées Orientales.

Cet événement est d’abord une compétition qui rassemble en 2013 55 équipes mixtes de 4 personnes, soit 220 concurrents prêts à relever ce défi sportif.
Au programme, plus de 8 000 m de dénivelé positif et près de 250 km de course les attendent, à parcourir essentiellement en course à pied et en VTT, agrémentés d'« acti-funs » : canoë, escalade, rafting, biathlon, ...



Pourquoi je suis là ?
Cette question ! Pourquoi je serai ailleurs ?
Humanis participe depuis quelques années au Raid en tant que sponsor de l'épreuve. Cette année, il est le partenaire sécurité.
En 2012, nous avions pu suivre quotidiennement les aventures de l'équipe sur le site de l'intranet : j'en bavais. Je rêve en effet de participer à un Raid de cette envergure depuis des années.
En 2013, un appel à candidatures à été lancé : j'ai forcément postulé, et par chance décroché la tymbale !

Notre équipe : 3 membres d'Humanis & 1 étudiante

  • Christophe Chapron, le capitaine qui avait déjà participé l'an dernier
  • José Mota
  • Juliette Lafitte, étudiante à Toulouse, tri-athlète
  • et moi

Raid ECP 2013 : Aller

J-1
Samedi 04/05/2013.
Depuis mercredi, mon sac est prêt. J'ai profité d'un jour férié (1er mai) pour m'y coller, histoire de pouvoir me retourner s'il venait à me manquer le petit truc indispensable à tout bon raideur qui se respecte. J'hésite jusqu'à la dernière minute sur un accessoire : les tongs. Mon sac dépassant déjà de 3 kilos la limite autorisée de 15kg, je décide de les laisser à la maison. Choix que je regretterai plus tard !

Rendez-vous est donné chez Christophe Chapron, le capitaine, à 16h00. Il vit près de Bapaume. Je m'y rends en voiture. Nous chargeons son véhicule, et partons ensuite de chez lui direction Paris, Gare d'Austerlitz. Nous avons dans le coffre tout le matos de camping : les 2 tentes (une 3 places pour les mecs, une 2 place pour la féminine de l'équipe), les tapis de sol gonflables, le drapeau Humanis. Je me rassure, ce sont des tentes 2 secondes. Sachant qu'il nous faudra les monter/démonter 6 fois...

Arrivé sur Paris, Nicolas Bibaut, qui va nous suivre pendant toute la semaine vient aux nouvelles concernant notre avancement.
Nico travaille à la communication chez Humanis : il s'occupe des évènements sportifs, et nous suivra toute la semaine en mode « reportter de terrain » pour faire vivre l'aventure aux gens qui nous « likent » sur FaceBook.
Nous lui proposons de venir le récupérer chez lui, ce qui lui évitera de transporter son matériel dans les transports en commun. Nous y parvenons tant bien que mal, après avoir fait le tour complet du cimetière du Père-Lachaise. Nico est presque prêt, et presque pas stressé. Il hésite à embarquer son appareil photo de 3 kg. Christophe insiste pour qu'il l'embarque. Choix que Nico regrettera plus tard, car son Iphone lui aurait suffit, et moi également pour l'encombrement lors du voyage retour.
Le périple en voiture se poursuit jusque la Gare où nous rejoignons José Mota, le dernier membre masculin de l'équipe, qui nous attend de pied ferme. Une fois les bagages sortis, Christophe file vers la gare de Lyon déposer sa voiture : c'est là que nous reviendrons au retour.

Nous prenons notre mal en patience autour d'une bière dans un bar de la Gare.
Enfin, je prends une bière : les autres carburent à la limonade !
Les quelques heures à tuer en attendant le départ du train de nuit nous permettent de faire plus ample connaissance.
Et oui, le raid, c'est vraiment une aventure vers l'inconnu ! Et la plus inconnue dans l'histoire, c'est Juliette Lafitte, une étudiante de Toulouse, qui a rejoint l'équipe il y a 3 semaines à peine, suite au forfait sur blessure de Débora Firley, la titulaire au poste. Personne ne l'a encore rencontrée, mais elle nous a été conseillée par Carmen Dupuis, la féminine de l'équipe Humanis 2012. Un gage de confiance.

C'est vers 21h50 que nous embarquons pour un trajet de nuit. Nico échange sa place avec une fille afin de se retrouver dans la même cabine que nous. C'est dans la bonne humeur que nous terminons cette journée; je découvre pour la première fois les chaussettes sans talon offertes aux voyageurs nocturnes de la SNCF. Celles-ci permettent de voyager dans le train sans salir ses propres chaussettes ou devoir enfiler ses chaussures pour répondre à un besoin naturel.


La nuit est agitée : un peu de stress, quelques ronflements. J'espère qu'ils viennent de Nico, qui lui dormira à l'hôtel pendant ces quelques jours.

Raid ECP 2013 : J0

J0
Dimanche 05/05/2013.
Tout le monde descend
C'est vers 07h00 que nous débarquons en gare de Perpignan. La fanfare nous accueille sur le quai : le ton est donné, c'est en musique que nous vivrons cette aventure. 

Nous sortons en face de la gare : j'appelle Juliette, pensant qu'elle se trouve dans l'hôtel en face de la gare. C'est finalement de l'autre côté de la gare que nous ferons sa connaissance.


Faisons connaissance
Nous prenons place dans un bus après avoir déposé nos sacs dans une voiture de l'organisation : les bus étaient blindés.
Juliette s'installe à mes côtés : nous profitons du voyage pour faire connaissance. Les premiers contacts sont bons, et plutôt rassurants : bien qu'un peu réservée, notre nouvelle équipière semble être très motivée à vivre cette aventure. Merci Carmen !

Lac de Matemale
C'est au lac de Matemale, après une bonne heure de route que se termine le trajet. Nico doit nous y rejoindre un peu plus tard avec une voiture de location qu'il attendra jusque 09h00, heure d'ouverture de l'agence AVIS de la gare de Perpignan.
Après un petit déjeuner qui nous plonge de suite dans l'ambiance de ce que serons nos collations de la semaine, c'est à dire en extérieur et de manière plutôt rudimentaire, nous installons notre campement au milieu d'une grande plaine.


On nous remet le sac actifun, qui nous contient quelques goodies, dont les idispensables EcoCup et Ecocouverts qui ne nous quiterront plus de la semaine.
 Les vacanciers des 2-3 campings-cars installés là ont du être surpris de voir débarquer 220 personnes dans leur espace de tranquillité, et espérer que nous n'étions que de passage.

C'est sur la fin de matinée, une fois nos 2 tentes installées et notre drapeau HUMANIS fièrement implanté, que se pointe Nico, qui aura eu énormément de peine à trouver le camping avec son GPS TomTom d'un autre siècle.

Espace rencontres
Vers 12h00, une navette vient nous récupérer pour nous déposer à Font-Romeu, lieu de départ de la première épreuve « mise en jambes » en VTT. Les bus étant pleins, c'est dans le Qashqai de Nico que nous faisons le trajet. L'idée de me rendre à Font-Romeu et de ne pas y courir me frustre un peu : nous sommes sur les terres de Kilian Jornet, et j'ai les jambes qui ne demandent qu'à parcourir les chemins qui ont construit la légende vivante.
Nous arrivons sur la Place des Comtes de Cerdagne, bénéficiant d'une vue imprenable sur les sommets de la région.

Chaque entreprise partenaire du raid a son propre stand, et étale quelques goodies à disposition de qui n'en veut. Certains stands sont mieux fournis que le notre : les pinces multi-fonctions ou les caquettes de nos voisins ont plus de succès que nos stylos et nos jetons de caddies.
C'est l'occasion de rencontrer quelques étudiants, soit membres du staff, soit participants au raid qui viennent échanger quelques mots avec nous sur l'activité du groupe et son implication dans le raid. Cette année, Humanis fournit, entre autres, les couvertures de survie et finance une activité qui aura un succès durant cette semaine : les séances de kiné.
Je m'aperçois que mes lunettes ont disparu : c'est après une demi-heure de veines recherches que je finis par les retrouver dans les mains de Nico, qui les avait embarquées pour faire une petite ballade !

Pendant que Christophe se concentre, j'effectue un petit réglage sur la selle de Juliette, et nous sommes prêts pour nous lancer pour de vrai dans l'aventure !


Un peu de VTT en guise d'apéritif : Font-Romeu → Matemale

Le départ est donné vers 15h00. L'étape est chronométrée, mais n'entre pas dans le cadre de la compétition.
C'est la mascotte du raid qui lance les hostilités : une abeille géante !

Certains se prennent rapidement au jeu de la compétition, et il faut attendre un petit km pour constater la première chute, en bas d'un chemin de terre partant à gauche en sortie d'un virage rapide sur route. Nous apprendrons au retour au campement qu'il s'agit de notre voisin : il a 5 points de suture sur le crâne et le genou bien amoché.
Le parcours est sympa, il nous permet de nous mettre en jambe. Il traverse la vallée de la Têt et longe la station des Angles et nous fait profiter quelques passages comme on les aime : petits ponts, passages à gué, en forêt, descentes techniques, et une belle difficulté : une montée où l'on doit nécessairement poser pied à terre.




Nous pouvons déjà constater que Juliette se débrouille plutôt bien en VTT. Seules les parties un peu techniques lui posent quelques difficultés. Seul hic : mon vélo n'est pas réglé au top, et les vitesses sautent toutes les 5 secondes. J'en parle au gars de Cyclo Trot à l'arrivée qui me garantit que tous les vélos seront réglés d'ici demain.


Nous terminons 17ème de cette étape, et le début de cohésion d'équipe qui s'est installé pendant cette petite heure de course nous laisse augurer de bonnes choses pour la suite.




Fin de Journée
Nous prenons rapidement une douche avant l'arrivée du gros de peloton. Ce sera notre rituel quotidien désormais : prendre une douche au plus vite dès le retour au campement. L'objectif étant double : ne pas attendre et bénéficier d'eau chaude. Aujourd'hui, les 2 critères sont réunis.

La navette passe nous récupérer vers 19h00. Nous nous rendons dans un camp militaire à quelques kms de là, dans la voiture de Nico.
Nous sommes serrés comme des sardines dans le réfectoire, et il y fait très chaud ! Nous avons le droit ce soir à la présentation de 2 entreprises : celle de Michelin et celle d'Egis. Nous sommes tous un peu fatigués. L'étape du lendemain nous est présentée, ainsi que les traditionnels montages Photos de Centrale Num et Vidéo de NX Télévisions. Nous retournons au campement en bus. On se couche rapidos.
Je passe une nuit plutôt bonne : le drap de soie eu plus du sac de couchage spécial froid y sera pour beaucoup.

Raid ECP 2013 : J1

J1 – Matemale → Vernet-les-Bains
Lundi 06/05/2013.
Réveil difficile
C'est par un matin frisqué que nous pointons le bout du nez hors de la tente. La tente est gelée. Il a fait froid cette nuit. 


 













Mes 3 coéquipiers ont très mal dormi, Juliette enfile couche sur couche et ne parvient pas à se réchauffer. Et ce n'est pas le petit déjeuner sans eau chaude qui va vraiment permettre de nous réchauffer. Le pire, c'est qu'il va nous falloir d'ici 1 heure enfiler des combinaisons néoprène afin de participer à la première épreuve du jour : le canoë.

 
Pendant que mes coéquipiers regagnent le camp, je me charge de récupérer les combinaisons. Pas vraiment le choix sur les tailles, je prends ce qu'il reste. Les combinaisons sont de 2 styles : soit avec jambes, mais sans bras. Soit le contraire. Va comprendre !

Juliette souffre régulièrement d'ampoules : elle doit donc entourer ses pieds de bande elastoplast. Je lui propose d'y ajouter de la crème anti-ampoules. Malheureusement, nous constaterons que ces précautions ne suffiront pas.


Course : PROGRAMME

Course – Course à pieds 500m + Canoë 200m
Durée : 00:13:23 (34ème)
Le départ doit être donné à 07h45. Nous sommes prêts, mais vu le nombre de tentes pas encore pliées, le départ devra être décalé. Et une autre raison amènera à repousser le départ : le bateau censé installer la bouée sur le lac que nous devons contourner pendant l'épreuve à son moteur gelé. La course se résumera donc à un sprint en ligne droite. Les canoës de gauche devant partir vers la droite, et inversement. Ce qui promet une belle cohue !
Pour nous réchauffer en attendant le départ, nous sautillons, et cherchons les zones ensoleillées.
 C'est vers 08h15 que le départ est donné. Nous partons en queue de peloton. Pas question de partir comme des balles. Nous nous réchauffons rapidement. Après 500m de course à pied, j'embarque dans un canoë avec Juliette. J'ai misé sur ses épaules de nageuse pour envoyer du bois lors de cette épreuve, et effectivement, nous nous débrouillons plutôt bien. Il y a juste les Michelin qui embêtent un peu le monde : ils ont eu la « bonne idée » d'accrocher leur 2 canoës ensemble, le premier tractant le second 10 m derrière. Ce qui est un peu pénible quand on veut passer entre les 2 bateaux.


Arrivés de l'autre côté de la rive, nous perdons un peu de temps à retrouver José et Christophe, et à nous changer. Juliette repart sans ses lunettes de soleil, qu'elle laisse dans son sac Actifun. Une fois de plus, c'est Nico qui embarque une paire de lunettes de soleil qui ne lui appartiennent pas :-)
 

Course – Trail 14 km
Durée : 01:37:27 (35ème)
Nous commençons par descendre le barrage du Lac. Puis rapidement, ça monte ! 

Nous entamons une grimpette qui nous conduira jusqu'au point culminant du Raid, à 1712m. 

Très rapidement, alors que le chemin est sans difficulté, je me tords la cheville gauche. Elle me fera souffrir toute la journée. Ce sont même les 2 chevilles qui se déroberont à tour de rôle durant toute la semaine, mais sans casse, ouf ! Juliette souffle fort dans la montée. Très rapidement, José et Christophe proposent de l'aider : elle s'accroche à leur bras. 


La descente vers Ayguatébia est superbe, et nous admirons la beauté des paysages en profitant d'une descente large et peu technique sur un chemin de terre. 






Un passage sur une échelle, et nous doublons l'équipe Total dont la féminine s'est blessée.

Nous longeons une petite rivière et filons tout droit vers le 1er CP de la journée où nous attendent nos vélos. Je repense suite aux problèmes d'hier qu'il me faut absolument tester le vélo avant de repartir, pour le faire réparer si besoin.



Course - CP 1
Je mange un peu, remplis la poche à eau avec de l'eau de source, et je mets du Niflugel sur la cheville. Chacun son rôle dans l'équipe : les accessoires sont répartis un peu partout. 2 chambres à air pour Tof, du PQ et des médocs pour José, la pompe et une chambre à air pour moi, le niflugel pour Juliette, … Le test du vélo est positif : nous pouvons repartir, pile-poil dans le délai imparti habituel pour un CP : 15 mn.



Course - VTT 1 - 19km
Durée : 00:59:53 (15ème)
 Après quelques kms de route, et une montée sur un chemin de terre pas trop technique, nous attaquons une descente excellentissime. Le chemin est large, peu de cailloux, nous pouvons donc nous y donner à coeur joie.
 Tof et moi crions comme des gamins : nous nous éclatons ! Juliette commence à prendre de l'assurance, prend les devants et joue les descendeuses à fond les gamelles !


Seul hic : le vélo de Christophe qui hier fonctionnait à merveille, pose des problèmes de vitesse. Tout le contraire du mien !
Les quelques virages en épingle nous font travailler la technique de jambe : en virage, on appuie sur le pied extérieur, comme en ski, et on met le genou opposé dans la courbe, comme en moto. Par 2 fois un gars nous double comme une balle sans prévenir. La deuxième fois, je lui envoie une petite soufflante, lui faisant comprendre que son attitude est carrément dangereuse.
Christophe s'éclate comme un gosse, et il prend quelques longueurs d'avance afin de profiter un max de la sensation de vitesse. Dans la fin de la descente, sentant qu'il ronge son frein, je lui propose de repasser devant afin de se faire plaisir. Mauvaise idée : 30 secondes plus tard, dans un passage dangereux avec des rochers, sa roue avant se bloque, et il effectue un soleil ! 

Son visage frappe le sol : il est ensanglanté. Nous craignons une fracture du nez. Un staffeur positionné dans le virage propose d'appeler les secours. Que nenni : quoiqu'un peu sonné, Tof décide de repartir illico et de se faire soigner au CP situé quelques kms plus loin.

Course - CP2 - Repas
Nous parvenons au CP de Nyer 15mn plus tard, 1ère escale chez Doc Ever, l'équipe de secouristes qui nous suit durant le Raid et que Juliette et Tof prendront l'habitude de visiter quasiment quotidiennement.

Un gars se propose pour remettre en état le vélo de Tof : il s'agit du jeune qui déboulait comme un malade dans la descente et à qui j'avais adressé ma façon de penser. Je le laisse terminer son œuvre sans le déranger ;-)
Nico nous a rejoint : on en profite pour lui demander une paire de bâtons pour Juliette pour le trail de fin de journée. Nous choisissons la plus légère. Leur ressemblance avec des arceaux de tente aurait du nous faire douter... Ce matin, il devait prendre des photos de la course de canoé, mais il était trop loin pour nous distinguer. Dommage.
Le repas du midi est conforme à ceux qui vont suivre : on mange dans n'importe quel ordre ! Un morceau de barres de céréales, une banane, du riz, un café, un morceau de pomme, une soupe, une compote, … Bref, on ne respecte rien, on prend ce qui passe, l'estomac fera le tri.

Christophe nous rejoint : Selon le doc, le nez n'est pas cassé. Ouf ! Les pâtes ne sont pas à son goût : trop de jambon ! Moi, j'y ai trouvé mon compte, il y avait même des oeufs durs.




La suite de l'étape se faisant en VTT, on peut se permettre de bien manger : les trails après repas étant particulièrement difficiles à négocier.
Nous quittons le CP en ayant dépassé de 4 mn le délai imparti : réparations des hommes et des machines oblige.

Course - VTT 2 - 12km
Durée : 01:01:41 (20ème)
Après quelques mètres sur route, nous entamons une montée dantesque : environ 4 km sur chemin, roulante et en plein cagnard. Pile-poil le genre d'efforts que j'adore ! 

Christophe est en pleine forme : le vélo, c'est son truc, et il prend régulièrement quelques longueurs d'avance. Au passage devant une épave de voiture, Tof nous demande si on a embarqué la batterie de secours : zut, oubliée, nous allons devoir continuer en vélo ! Malgré la pente, la montée se fait au train, et ni Juliette ni José ne montrent de signe de faiblesse dans cet effort. Notre équipe est à l'aise dans ces difficultés là !
Arrivés au sommet, nous demandons à un staffeur de nous prendre en photo. Il nous annonce que « le plus dur est passé »; Attention, à ne pas confondre avec « vous êtes arrivés au sommet », nuance !
 Après une dernière petite bosse, nous filons vers le prochain CP.

Course - CP3
Nous voici au Coll de Fins.  

Nous prenons quelques victuailles, nous posons quelques minutes sur un banc ombragé, et repartons pour le Run and Bike après avoir laissé de côté 2 vélos : un taille M et un taille L (sachant que nous en disposons de 2 de chaque taille).


Course - Run and Bike + CO en Trail - 9km
Durée : 01:08:46 (28ème)

L'épreuve débute par une petite portion sur route : nous n'avons pas fait de binômes. Nous changerons en fonction de la course, et des capacités de chacun. Rapidement, un chemin étroit, technique, humide et raide part sur la droite. Le Run and Bike se transforme en Push your Bike. Pas glop. 
Les 2 techniques de changement de vélo que j'ai expliquées à l'équipe hier soir dans le bus ne servent à rien dans ce contexte. Difficile dans ces conditions de mettre en oeuvre une quelconque stratégie : on s'organise comme on peu. Dans une descente plus roulante, je profite d'accélérer en courant tandis que Juliette me suit sur le vélo. Mais rapidement, José et Tof sont distancés. Nous devons absolument rester groupés, c'est impératif pour parer à tout pépin physique ou mécanique. Une fois revenus sur nos pas, nous regagnons la route et entrons dans Sahorre où nous échangeons quelques centaines de mètres plus loin nos VTTs contre une carte qui nous permettra de regagner l'arrivée en CO.
Nous prenons le temps de sortir la boussole du sac de Juliette pour nous orienter vers la bonne direction. La suite, sera sans difficulté dans la CO. Juliette profite de la montée pour tester les bâtons : elle est plutôt mitigée, ils ne sont pas assez rigides. Nous les remiserons au placard dès ce soir...


Nous terminons l'étape à Vernet-les-Bains, soudés.
Bilan de l'étape
Classement de cette journée : 28ème, en 05:05:06
Classement général après cette étape : 28ème


Après course
Mes 3 coéquipiers prennent rendez-vous avec les kinés pour 18h00. Je ne suis pas très chaud pour me faire tripoter.
Nous installons nos tentes sur un terrain aux herbes hautes.
Une rivière passe en contrebas. Je crains que le bruit nous dérange durant la nuit. Il n'en sera rien. 
Les 2 gars vont se doucher rapidement, suivie quelques minutes plus tard par Juliette. Ils reviennent en m'annonçant de l'eau froide. Je change donc de stratégie : je décide d'attendre qu'il n'y ait plus personne pour m'y rendre. A 3-4 reprises, j'y retourne en vain : pas envie d'attendre. J'en profite pour aller laver mes chaussures d'eau à la rivière. J'y retournerai plus tard avec Juliette pour y tremper les pieds : l'eau est glacée, et pourtant certains y ont de l'eau jusqu'aux genoux. Les gars de l'équipe des Raid Dingues y ont même pris leur bain. Ils méritent bien leur nom d'équipe ! Je tape la discut' avec l'équipe Plastic Omnium, et nous échangeons sur l'activité de nos 2 sociétés.


Je finis aller me doucher vers 17h15. L'eau est gelée. Au retour, je croise Maîa Lootgieter qui avait proposé sa candidature pour rejoindre l'équipe suite au forfait de Débora. Elle a passé une mauvaise journée : coup de chaud, mal au genou. Elle semble déjà dépassée par l'évènement. Je ne regrette pas que Juliette ait rapidement donné son accord pour intégrer l'équipe :)
Repas du soir
Nous quittons le camping à 18h40 pour rejoindre à pieds la salle de Vernet-les-Bains située 1 km plus loin. Nico nous a rejoint, et je lui file les trucs à recharger : montre GPS, téléphone, appareil photo. Il loge à l'hôtel, autant en profiter !
Arrivés devant la salle, Juliette constate la présence de la piscine municipale, ouverte ! Elle n'a qu'une envie, y aller, elle qui est une excellente nageuse puisque jusqu'à il y a encore 1 an c'était son activité sportive unique. Elle a même participé aux championnats de france en brasse (50m, 100m et 200m étant ses distances de prédilection).

Au menu ce soir : mais-betterave, beurk. Suivi de spaghettis bolognaises : j'ai tellement les crocs, que j'en prends 2 assiettes, énormes, sous les yeux ébahis de mes coéquipiers. Crème dessert pour finir : miam !



La mauvaise nouvelle du soir pour Juliette vient de l'annonce par ses 2 colocataires du cambriolage de son appart' pendant le raid. Elle s'en sort bien, seul un chargeur de portable lui a été dérobé. Le mauvais plan, c'est que les voleurs sont entrés chez elle avec les clés, qui se trouvaient dans la boite aux lettres. Nous lui proposons de défoncer la porte pour que l'assurance prenne en charge le cambriolage, mais les colocataires refusent...
Nous aurons droit lors de cette cérémonie à un discours fleuve de la maire du village (4 pages).
Au retour au camp, nous allons au panneau des classements afin de connaitre notre horaire de départ de demain, en ordre inversé par rapport au classement général : nous partirons à 08h45 du camp.