Marathon de Reims, version Pouliche




Pourquoi je suis là ?
Quand Séb me dit que ça serait bien qu’on refasse un Marathon pour ne pas rester sur notre « déception » de Paris (j’étais malade, je n’en ai pas profité assez, j’ai pleuré à l’arrivée de frustration : pas fait 4h et pas kiffé le fait d’être là…), je lui réponds pourquoi pas. Bien sûr, comme c’est Séb, il a déjà repéré Reims le 09/10, ouch… le 09 octobre… un Marathon… euh ok…
Après quelques renseignements sur la course, j’apprends que c’est loin d’être plat re-ouch… C’est pas là que je vais faire moins de 4h…

J’arrive comment ?
La semaine qui précède le Marathon ce n’est pas du tout la forme. On a fait un trail de 25km le dimanche précédent – le Trail des 3 Monts, je me suis donnée à fond, j’ai d’ailleurs fait 5 min de moins que l’an dernier mais je le paye. Mes derniers entrainements ne sont pas rassurants mais bon j’ai l’habitude de ne pas être en forme la semaine qui précède une compét’.

Un week-end à 2 à Reims
Chouette, on en profite pour partir en amoureux à Reims. Arrivés samedi après-midi, ballade à Reims, visite de la Cathédrale (Impressionnante !!!). Je me sens bien.



On récupère nos dossards, nos t-shirts (et zut je préfère le tee-shirt du semi et du 10 à celui du Marathon :P), visite très décevante du village. Par contre, ça, c’est chouette :



Le souper reste un moment mémorable : on n’était pas super motivés à repartir dans le centre de Reims à pieds, c’est pas grave : un truc de pâtes juste en face de l’hôtel. En vrai, il ne fait pas de pâtes… c’est malin… On a repéré un Monop’ : on fait le plein et on mange sur le lit, j’adore !



On est bien rempli après tout ça, par contre, non pas d’alcool j’ai le souvenir d’une bouteille de Lambrusco la veille d’une course (dans le coin en plus) et surtout le souvenir des conséquences :P
Je ne suis pas encore trop stressée, j’ai 2 objectifs demain : faire de mon mieux et PROFITER pour ne rien regretter.

Dimanche 09/10/2016
Avant course
J’ai plutôt bien dormi, je déjeune comme d’hab, tout va plutôt bien. Par contre qu’est-ce que Séb est stressé, pouah… :P
Bon, ça y est : préparatif ! T-shirt Humanis et jupette forcément mais après… sous couche à manches longues, je mets, j’enlève… guêtres… je mets j’enlève… gants, je mets... je laisse. Bon, ok ça y est, le stress monte. J’opte pour la petite veste sans manche + manchons allez zou on arrête de se prendre la tête…
Arrivés sur site, on apprend que par « mesure de sécurité », les bouteilles sont interdites… La tête des pauvres gars qui ne partaient qu’avec une bouteille en main. On trouve ça dingue ! Je suis soulagée que le sac poubelle que nous avons mis pour nous protéger de la fraicheur matinale cache nos gourdes.
Ça y est, on se sépare, je relace mes chaussures, ça fait 3 fois, ok j’arrête. Je rejoins mon SAS. Je suis surprise de constater que nous sommes vraiment peu nombreux à avoir le dossard Marathon. Pourquoi cette nana (la seule qui a un dossard Marathon autour de moi) a son surnom sur son dossard. Elle me regarde depuis tout à l’heure, je vais la voir. Elle ne sait pas trop, elle a noté son surnom sur le site d’inscription du coup, c’est noté et pourquoi pas moi ?!? Je voulais tant mon dossard « Pouliche »  Si elle me regardait tant c’est parce que, m’explique-t-elle, elle me voit souvent m’entrainer dans le parc près d’ici… Hi, hi j’ai un sosie à Reims.
Bon allez concentration, échauffement avec 2 guss sur l’estrade, on saute, fait des squats bon, faut pas se fatiguer non plus…
8h32, ça y est Séb part… Pourvu que tout se passe bien pour lui… 5 – 4 – 3 – 2 – 1 : ça y est, c’est parti pour moi aussi, il est 8h36 !!!

Km 0 -> Km10 : En ville
Séb a eu la bonne idée de noter ses temps de passage sur son dossard, je fais pareil (bon ok, j’ai foiré avec le 20-25).



Je la sens bien cette course, il fait super beau, pas de vent, on va vite se réchauffer. La partie en centre-ville est motivante par contre problème : je dois déjà faire pipi… 1er arrêt, aille aille aille… Pas bon pour mon chrono… tant pis.
Km5 : objectif 28’ok
Ça y est déjà le semi et le Marathon se séparent. Alors qu’il y avait autour de moi plein de monde, ça papotait à droite, à gauche maintenant je connais un grand vide, juste un gars derrière moi, personne devant, je n’aime pas ça, je n’aime pas la solitude en course…
Km 10 : objectif 56’ ok

Km 10 -> Km26 : Montagnes russes
Passage dans une zone commerciale… finalement il ne va peut-être pas être chouette ce Marathon, tant pis… En vrai si, youh youh, ce n’est qu’un court passage car après ce sont des petits chemins, des petits villages, des vignes et encore des vignes, super !
Km 15 : objectif 1’25, j’ai 9 sec de retard, ça va.
Une petite sur le parcours m’annonce avec un grand sourire que je suis la 18ème féminine, merci Miss ! (en vrai, elle ne devait pas très bien compter  )
Km 17 : faux plats descendants, j’ai l’impression d’être un véhicule qui va tomber en panne d’essence, ça descend, ma vitesse moyenne aussi : au secours, 9,8km/h en vitesse instantanée... ça va pas ça… Je me fais doubler et doubler encore, au secours… Une nana, deux nanas, et voilà encore une autre… Celle-ci s’appelle Nathalie, elle reste avec moi un peu, me motive, elle est en super forme, bon finalement elle me lâche, je ne peux pas suivre… Mon moral chute et pourquoi j’ai encore besoin de faire pipi, C’est pas possible… Je fais la pause technique et m’accroche. Mon expérience m’aide, je sais que les coups de mou font partie du jeu mais ça va repartir, c’est sûr !
Km 20 : 39 sec de retard, j’ai limité les dégâts mais vu le parcours et tenant compte du fait que le 2ème semi sera forcément moins rapide que le 1er, mon rêve de moins de 4h restera un rêve… tant pis… Par contre, ça serait chouette de faire mieux qu’à Paris quand même, ça reste complétement réaliste « ne rien regretter ».
Bilan de ce passage à vide : il faut vraiment que je fasse attention à mon alimentation. Je picore à chaque ravito mais ce n’est pas assez. Arrivée au semi, je fais une vraie pause au ravito : gel, fruits secs, tuc, coca, mes jauges sont au max.
C’est reparti : que c’est beau et quelle ambiance !! Les vignes, les grands crus, les villageois, tout me fait du bien et me rebooste.
Km 25 : je suis toujours dans la bonne minute, Yes ! Par contre, sérieux, c’est jamais plat dans ce pays… Pouah… mes jambes commencent à être un peu douloureuses. Ça fait 2 fois qu’on me dit que c’est la dernière montée, ça sent l’arnaque…  en voilà encore une… Une nana là plus haut mais c’est Nathalie ! Elle est avec 2 gars, je les rejoins. Tous les 4 avons le même objectif : faire moins de 4h. Un de gars a fait ce Marathon l’an dernier, il m’explique le reste du parcours : ça monte jusqu’au 27ème km, ça bifurque à gauche et globalement ça descend un peu, 2 ponts et on arrive au canal : là, 10km de plat avant de retourner en centre-ville pour l’arrivée. Lui, je le crois. Je cherche à rester avec eux mais nous n’avons pas le même rythme, dès que ça monte un peu, je suis moins rapide, par contre dès que ça redescend, je passe devant.
En haut, de cette fameuse montée dans un petit chemin caillouteux, il y a un photographe, je suis en forme, j’essaye (comme je peux :P) le saut de cabri

Par contre, comme on peut le voir à ma bouille, c’est reparti, je vais bien !


Km26 -> Km35 : je peux y croire
Ça y est, nous sommes au bord du canal, c’est sympa, ça me rappelle notre canal, je vais bien, je me dis que c’est pas cuit pour le 4h car au 30ème km je suis toujours dans la bonne minute.

11h54 : j’y crois
Séb a forcément fini, j’enlève le mode Avion de mon tél. A ce moment-là, précisément, Séb me tel (j’adore comment on est synchro !) : il a fini, il est super content 3h et 04sec, je partage sa joie et lui annonce que moi aussi je vais faire mon objectif, c’est décidé, je le fais !
Km =35 : 3h18, c’est bon ça

Km 40 arrivée : je le fais
Fin du canal, on fait un aller-retour devant le stade de Reims, puis centre-ville et là, je vis un truc de fou, une ambiance de dingue, des gens partout et… les coureurs du 10km. Quel bonheur de doubler des coureurs du 10km et quelle satisfaction (c’est pas beau j’avoue…) de constater que je suis « plus fraiche » que certains. Les spectateurs sont « chauds », certains repèrent mon dossard Marathon et redoublent d’encouragement, ça fait un bien fou !



Dernier virage : Séb comme promis est là, c’est bon, je vais le faire, dernière accélération et ça y est, elle est là : la ligne d’arrivée que je franchis après 3h58 et 06 secondes, Youh youh !!!!!!
Je saute partout !!! On me passe la médaille au cou, je suis folle de joie. Séb me rejoint, on est tous les 2 bien fiers de nous.



Juste après :
Alors franchement, la coupe de champagne accompagnée de son gâteau rose, c’est que du bonheur !!



Finalement :

3‘58’02
442ème sur 812
26ème féminine sur 100

Marathon de Reims, version Seb




Pourquoi je suis là
Mon 1er objectif de l’année, le marathon de Paris en avril, a été un pseudo échec : parti avec l’objectif de passer sous la barre des 3 heures, je m’écroule dans les derniers km pour terminer en 03h04mn40s, un peu dépité.
La suite de la saison s’est orientée vers la montagne, avec la Pierra Menta début Juillet avec ma pouliche, et le 120km du Grand Raid des Pyrénées fin aout.
La rentrée venue, l’idée de retenter le passage sous les 3 heures au marathon m’a de nouveau titillé, et j’ai jeté mon dévolu sur le Marathon de Reims le 09/10/2016. Le profil n’est pas particulièrement idéal pour établir un record sur la distance, mais la forme est là.
2 semaines avant l’échéance, je réalise mon meilleur temps sur 10km : 38mn10. Ce qui semble insuffisant pour passer sous les 3h au marathon, mais le parcours herbeux par endroits et ma plus grande aisance sur les parcours longs me laissent penser qu’il y a peut-être moyen de tenter un truc en Champagne !

Dimanche 09/10/2016
Avant course
La nuit a été mauvaise. Le stress est monté d’un cran depuis hier, Titia et moi étant arrivés à Reims en milieu d’après-midi samedi 08/10. Et pourtant, toute la semaine, j’étais zen ! Mais c’est toujours pareil :  plus je m’approche de l’échéance, plus la pression monte, et ce ne sont pas les quelques petites pilules que j’ai prises avant de me coucher qui y ont fait quelques chose. J’ai passé une nuit de merde. Ma tronche au petit déjeuner de l’Hôtel traduit bien le peu d’heures de sommeil que j’ai cumulées cette nuit : en plus, j’ai pas faim !
 Et ma pouliche qui s’empiffre avec ses œufs brouillés, ses tartines, ses céréales, son yaourt…

Après nous être préparés pendant 3 plombes, la température annoncée de 2°(Celsius) ce matin nous faisant nous interroger sur la nécessité d’emmener tel ou tel accessoire (gants, buff, manchons de bras, tee-shirt à manches longues, tour de cou, …), nous voilà fin prêts, revêtissant pour la première fois un sac poubelle en guise de surcouche.


C’est trottinant que nous rejoignons nos SAS de départ, violet pour Titia, jaune pour moi.
Nous nous séparons vers 08h10.
Mon départ est prévu à 08h32, 08h36 pour Titia.

Départ.

La 1ère vague a pris le départ à 08h30. Je suis dans la seconde vague : je me retrouve en première ligne. 
08h32. C’est parti.
Le marathon et le semi font départ commun. Les coureurs du 10km eux s’élanceront à 11h00. J’ai déjà fait mes calculs, je dois terminer en même temps que le 1er du 10km si tout se passe bien.

Km 0 -> Km10 : En ville
N’ayant pas eu vraiment le temps de m’échauffer, je pars à un rythme un peu moins élevé que mon plan de course.
Ayant oublié mon bracelet du marathon de Paris à la maison, je me suis inscrit au dos du dossard mes temps de passage, tous les 4 km (c’était plus facile pour les calculs !).
Je vise une moyenne de 4mn15 au km : promis aujourd’hui, je tente de respecter le programme.
Les premiers km défilent dans en ville : Reims n’est pas plat, mais Reims est beau, surtout au petit matin avec le soleil qui perce déjà. Je rattrape rapidement des coureurs optimistes partis dans la première vague, et c’est dans un peloton où on respire que nous visitons cette chouette ville. Après 3-4km, je commence à prendre un peu d’avance sur mon plan. Tout va bien, la journée promet d’être belle.
Les coureurs du semi semblent beaucoup plus nombreux que ceux du marathon, et on distingue rapidement qui fait quelle course, les essoufflés et les irréguliers ayant opté pour la distance la plus courte.
Après 7km, je dois m’arrêter pour pisser. 30 secondes. Heureusement que les vigiles, par une étrange mesure de sécurité, nous ont confisqué nos bouteilles à l’entrée du SAS avant le départ, sinon j’y passait la minute.
Je repars du coup avec 15s de retard sur mon temps référence : désormais, je vais courir derrière cette barrière virtuelle jusqu’au bout.
Au km 10, les chemins du semi et du marathon se séparent : ça y est, je me retrouve seul.

Km 10 -> Km26 : Montagnes russes
Je me retourne, personne à l’horizon. 2 gars devant moi, à environ 200m. Un premier objectif : les rattraper, au train.
Après avoir traversé une zone commerciale, nous quittons la ville pour entamer la tournée des petits villages environnements, où les faux-plats de la ville vont céder la place aux vraies montées des petits patelins.
D’entrée de jeu, l’écart à la montre avec le temps de référence se creuse. Je perds du temps dans les montées, que je ne regagne pas dans les descentes. 30s, 40s, 1mn, … inexorablement mon coach virtuel s’envole. Je décide certes de surveiller la montre pour conserver un écart « raisonnable », mais surtout de profiter de la course. Les paysages sont magnifiques, les villages traversés nous reboostent au gré des animations locales, les fanfares et les groupes musicaux étant très nombreux sur l’ensemble du parcours.

C’est vraiment top. Et les encouragements reçus, tu sais qu’ils sont pour toi, pas pour le mec devant (qui est 200m devant), ni pour celui derrière (à peu près à la même distance).
Ces attentions personnalisées font que, même si le tracé est difficile, et que mon rêve de 03h00 au marathon s’éloigne doucement, j’enquille les km avec un réel bonheur, heureux de pouvoir partager ça avec les gamins, les petites vieilles et les bénévoles que je croise au fil des bornes.


Quelques coureurs me passent, j’en double quelques-uns. L’avantage de ces courses plus « intimes » (en comparant avec Paris), c’est que tu vois tes adversaires, et que tu échanges un peu avec eux. D’ailleurs, on ne peut pas vraiment parler d’adversaire dans ce genre d’épreuve : celui qu’on combat tous, c’est le chrono qui défile. Et clairement, autour de moi, on a tous le moins de 03h00 en tête.
Je passe le semi en 1h31mn30s environ, soit 1mn30 de retard. Et le profil qui se présente à moi me laisse penser que le retard va continuer de croitre…
Km 23, un gars me dépasse, « l’homme en noir ». Me voyant pas trop à la fête dans la montée, il me demande si tout va bien. Je lui réponds que oui, mais que l’enchainement des montées-descente, ça use. Il me répond qu’on est sur les bases des 3h, qu’il faut sprinter dans les descentes, que la dernière montée est au km 25, et que les 12 derniers km sont plats. Il a fait la course l’an dernier, je ne demande qu’à le croire. Je vais tâcher de le garder à vue, en me disant que la barrière des 3 heures, c’est désormais lui.

La fameuse montée dans les vignes, annoncée par le speaker lors du briefing d’avant course, se présente enfin à nous. Elle est longue, caillouteuse, un petit air de trail. Un gars que j’ai doublé il y a 3 minutes me redouble dans la montée. Son essoufflement me laisse penser qu’il ne va pas tarder à exploser.


Km26 -> Km39 : Opération accrochage
C’est chose faite sitôt le virage à gauche, et la dernière longue descente entamée. Mon retard dépasse allègrement les 2 minutes maintenant. Je reviens tout doucement sur « l’homme en noir », qui court avec « l’homme en bleu », un coureur qui m’avait dépassé au km14.
Je les ai en point de mire, l’écart se réduit doucement, tout doucement. Les 2 dernières montées du jour se présentent sous la forme de 2 ponts successifs : rien de bien méchant, je sais désormais que la balle est dans mon camp. Mon objectif initial est revu à la baisse depuis longtemps, je veux juste faire mieux qu’à Paris. Un record personnel, ça se prend quand même !
Au km 30, nous rejoignons le canal : la coulée verte de 10km nous attend désormais. Dans le virage où se situe le ravito, 50 spectateurs sont là, silencieux : j’arrangue la foule, qui réagit vivement en applaudissant. Je récupère cette énergie et je pars pour un contre la montre en ligne droite, dans ma bulle.
Je dépasse 1, puis 2, puis 3 coureurs, puis un aviron, je croise un cycliste dans un large virage qui me dit de prendre la corde, c’est plus court !
Mes 2 gars en bleu et noir se rapprochent : encore 200m, à peine.
Au km 35, je ravitaille une dernière fois, en remplissant ma gourde avec la bouteille récupérée. Plus rien ne peut m’arriver, je prends un dernier gel, comme je les fais toutes les ½ heure depuis le départ.
Je « file » à 4mn10 au km. Chaque borne, je grappille quelques secondes, et chaque borne, je dépasse des coureurs. Et chose étonnante, ils m’encouragent. Ils comprennent à mon allure que j’ai entamé un contre-la-montre, et me motivent à aller chercher ce à quoi eux ont dû renoncer la mort dans l’âme, et les cuisses en vrac.
A 5 km du but, le « coureur en noir » lâche le « coureur en bleu », que je rattrape quelques centaines de mètres plus loin.
A 4km du but, je vide la moitié de ma gourde histoire de m’alléger au maximum.
Au km 39, il me reste 13mn pour parcourir les 3,2km restants. Je comprends alors que depuis le début, mes calculs sont faux. L’allure pour faire 03h00 au marathon, c’est 4mn16, et non 4mn15 au km : résultat, j’ai 39 secondes d’avance sur ce que je croyais. Il ne me reste donc « plus que » 40 secondes de retard à rattraper sur 3200m. En gros, je dois terminer à 15km/h.
Facile à dire.
Sauf que les jambes couinent fort à l’instant présent, et que le cœur commence à s’emballer.
Au km40, demi-tour sur la gauche, je croise sur ma gauche les coureurs du marathon que je viens de doubler, et à droite les coureurs du 10km qui ne vont pas tarder à fondre sur moi.
Dernier tunnel, reste 1km.
Un gars m’encourage, me dit que je suis en tête. Il me prend pour le 1er du 10 km !
Je me retourne, la meute déboule.

Dernier 200m
Au passage du km 42, le 1er du 10 me dépasse. Je me dit que si je suis capable de le suivre, je passe sous les 3heures. Il me reste 200m, et 39 secondes au chrono, soit finir à environ 18km/h.
Dernière ligne droite, je vois la ligne au loin, et l’heure qui s’affiche : 11h31mn, et les secondes défilent.
Je dois passer avant 11h32mn00.
A 11h31mn50s, je ne respire plus, mais je me lance dans un sprint final.

Je passe la ligne à 11h31mn59s, je stoppe ma montre….. 3 secondes de trop !!!On nous a lâché 4 secondes trop tôt ce matin.
Je m’affale sur le podium, les bras en croix. Un gars me rejoint, fais pareil, et se met à chialer.
Je lui tape dans la main, le félicite : il a dû gagner son pari.
Le gars en noir est là, il a mis 02h58 et quelques secondes : arrivé juste devant moi, mais parti 2 mn après moi.
Idem pour le gars en bleu, qui termine 2mn derrière moi… en 02h59mn58s.
J’en souris.
J’ai fait le job.

Après course
Après avoir enfilé une coupe de champagne au ravito, je file me changer à l’hôtel. Titia m’appelle : il lui reste 7km, elle me dit qu’elle va passer sous les 4 heures.
Je retourne sur la ligne d’arrivée, et en effet, en 03h58mn06s, ma pouliche en termine.

Elle a assuré grave !




Site de la course : http://www.runinreims.com/fr
Classement :  http://www.runinreims.com/fr/evenement/resultats/resultats-marathon

Grand Raid des Pyrénées 2016 (120km)


Pourquoi je suis là ?
Dans mon objectif Diagonale des fous 2020, le GRP est une étape obligatoire.
Loin du côté bling-bling de l'UTMB, la simplicité de l'organisation, la rudesse du parcours et la gentillesse des gens qu'on m'a annoncée m'ont convaincu.
Une course humaine, à taille humaine : tout ce que j'aime !

Parcours




Les jours qui précèdent.
Nous débarquons à Vielle-Aure le lundi 22/08/2016.
Ma course est dans 4 jours, départ vendredi à 06h00.
La pression monte sitôt arrivé dans le village. Les signes de gastro de ce début de semaine sont purement d'ordre psychologique. J'ai beau le savoir, on est jamais aussi mal que les jours précédents les grands rendez-vous, à l'écoute du moindre signe d'alerte.

Vendredi 26/08/2016
La nuit a été bonne, les petites pilules que je prends depuis quelques jours y étant pour beaucoup je pense.

06h00.
Titia vient avec moi au départ de la navette sur le parking d'Intermarché.
Le trajet vers Piau-Engaly dure une bonne demi-heure, mais il est horrible : il fait chaud dans ce bus, les virages s'enchainent, j'ai la gerbe.
Arrivé sur place, je me précipite aux toilettes avant le grand rush, avant de me poser dans une salle dans l'attente du départ.

08h30. Départ.

CP0 - Piau Engaly    26/08 08:30:00
Dernier encouragement de Fred avant de démarrer, qui me demande de ne pas trainer à faire 50000 photos.
"Mais traines pas à faire 50000 photos ;-)" Promis FRED !!!


Je démarre très doucement. D'entrée de jeu, l'émotion me gagne. Je rêve de cette course depuis des années, et ça y est, j'y suis. Je suis prêt, tous les feux sont au vert. Je pars pour un nouveau type d'aventure pour moi : courir plus de 24 heures, donc une nuit entière, et ça, c'est la grande inconnue.
Les premiers kilomètres ont pour seul objectif d'étirer le peloton : il s'agit d'une boucle en montée-descente sur chemin large pour repasser par le point de départ 8km plus loin.
Il fait déjà chaud, et la gestion de ce paramètre sera un élément capital dans la réussite de ma course.
Arrivé au sommet de la première montée au bout d'une heure, j'entends les speakers en bas qui acclament déjà les premiers à repasser par le point de départ. J'y passerai 1/2 heure plus tard, les écarts sont déjà énormes !


Je termine cette première boucle vers la 360ème place : j'envoie de suite un SMS à Titia pour la rassurer, rien ne va mal, je gère tranquillou...
CP1 - Piau Engaly    26/08 10:03:59

CP1 > CP2

Je repars à l'assaut des montagnes, et les premiers paysages sympas commencent à défiler, sous mes yeux, et sous mes petons. Les ruisseaux, les singles techniques, la caillasse, les vaches, les cascades, je suis sur le GRP, c'est le pied total.




Je grappille doucement des places, et je prends mon rythme de croisière. Quelques photos à l'aide de ma caméra accrochée à mon bâton, j'en profite à donf'.
La montée jusqu'au sommet à 2600m d'altitude au km16 se fait sans encombre.

S'ensuit une descente de 9 km vers le prochain ravito.
La première partie de la descente est technique, et très rapidement, je perds des places grappillées dans la montée. La raison en est simple : mes chevilles ont une fâcheuse tendance à partir en cacahuète, mes tendons ressemblant plus à du chewing-gum qu'à une corde de guitare, je marche très lentement en descente, alors que les plus agiles passent en courant.



Dire que ça ne m'agace pas serait mentir, mais ça me permet d'économiser mes cuissots, je le vis donc pas si mal que ça !
La seconde partie de la descente est plus roulante : bah du coup, je repasse !


Je constate quand même au passage, alors que je suis encore frais comme un gardon après 4 heures de course, que certains commencent à donner des signes de faiblesse. Pas rassurant pour eux.
J'arrive à Gèdre après 04h25 d'effort. C'est le moment de refaire les pleins des bidons, et de la poche à eau, à peine entamée.
CP2 - Gèdre    26/08 12:55:33

CP2 > CP3

Nous sommes au km25. La montée vers la Hourquette D'Alans au km 39 se fait en 3 temps.
Temps 1 : Montée dans les sous-bois. Km25 > Km28
Un peu d'ombre. Je ressors du ravito gonflé à bloc, et à peine la montée entamée, je commence à ramasser les morts. Des coureurs qui n'avancent plus, arrêtés sur le côté, essoufflés. La chaleur fait ses premiers gros dégats. Je monte vite dans cette partie bien raide, et l'absence de cagnard y est pour beaucoup.

Temps 2 : Un peu de plat. Km28 > Km31


Nous rejoignons le lac de Hount de Clouzet, le longeons et traversons un espace protégé.





Je plonge ma caquette dans la rivière pour faire baisser la température : le soleil est de nouveau présent, c'est le début d'après-midi, ça cogne fort. J'asperge au passage ma caméra, qui ne daignera plus redonner signe de vie de toute la course.






Temps 3 : Montée vers le sommet. Km31 > Km39
Des coureurs que j'avais pourtant doublé à l'ombre me rattrapent en entamant les premiers lacets de la montée. J'ai l'impression d'aller pas trop mal, mais le fait est là : je vais moins vite que les autres. Donc, forcément, ça rumine intérieurement. Mes pauses sont de plus en plus régulières, le cardio monte et la montée devient interminable. 35 bornes de course dans les pattes,et je suis déjà dans le dur. Le doute me gagne : mais qu'est-ce qui se passe bordel !? Et les coureurs qui continuent à me passer, ça me gave ! J'arrive au sommet non sans peine, en apercevant un peu plus bas le prochain ravito.

La descente vers celui-ci, bien que courte me semble interminable. 2 kms dans la caillasse. A marcher sur des œufs. Mais les jambes vont bien, je ne suis pas trop fatigué; j'ai juste chaud, et faim.
Je me pose enfin, et bonne surprise : y'a de la soupe au vermicelle. Trop bon, j'en reprends ! Je prends mon temps pour bien manger, les dernières heures ont été éprouvantes, je dois repartir requinqué.
Et c'est le cas. Direction cirque de Gavarnie :)

Je retrouve des zones ombragées dans la descente, je cours à nouveau. C'est que j'aime bien courir moi. La randonnée ça va bien 5 minutes !

Je finis par rejoindre le fameux cirque vers le km45. Le spectacle est grandiose, rarement vu un spectacle naturel aussi beau. Et là je me dis, "t'as bien fait de venir" !

Je pointe à l'hotel qui fait face à la cascade géante. C'est la fin d'après-midi, je commence à respirer.
CP3 - Hotellerie du Cirque    26/08 17:41:13

CP3 > CP4
Je rejoins le village de Gavarnie après une chute ... sur le plat.
Je suis crade, ma cheville a encore tourné, mais elle tient le choc.
La traversée du village a des airs de tour de France : il y a foule, les gens nous acclament, on a l'impression que personne n'ignore pourquoi nous sommes là et ce que nous faisons, ça rebooste.
Km 50 : ravito.
J'ai soif : et je fais l'erreur de remplir une de mes gourdes avec de l'eau pétillante. C'est bien au ravito l'eau gazeuse, mais quand tu cours, c'est dégueulasse, et ça hydrate pas ! A retenir pour mon prochain périple.
CP4 - Gavarnie    26/08 18:07:54

CP5 > CP6
La sortie de Gavarnie me replonge dans ma bulle. Je parle peu à mes adversaires du jour, quelques mots par ci par là. J'évite de rester trop longtemps en compagnie d'un autre coureur : je veux continuer à courir à mon rythme, je reste concentré, pointilleux sur la prise de boisson et de denrées plus solides.
Une quinzaine de km à courir jusqu'au prochain ravitaillement : sur le papier, rien de bien méchant. Et en effet, les côtes se succèdent mais on peut courir. Je continue à grapiller quelques places, au gré des défaillances des uns et des abandons des autres. Alors que nous sommes dans un petit groupe de 3, le premier rate le virage à droite. Forcement, je fais pareil et c'est quelques centaines de mètre plus loin que, faute de rubalise (faut dire qu'il y en a tous les 50m !), nous décidons de rebrousser chemin.
Juste quelques minutes perdues, mais ça agace. Et les coureurs dépassés il y a 1/2h sont repassés...
Bref, ça me servira de leçon... ou pas....
Dans la descente qui nous mène à Trimbareilles, je me fais rattraper par 3 coureurs : je les accroche histoire de me "forcer" dans le D-. Quelques minutes plus tard, nous sortons les frontales et terminons cette portion dans la nuit noire que je redoutais tant avant le départ, et que j'espère depuis mon coup de chaud de l'après-midi.
J'ai distancé mes compagnons de descente dans les derniers lacets.
Je ravitaille express, en remplissant mes 2 gourdes et ma bouteille de secours. Pas de bol, la bénévole qui remplit ma bouteille jette le bouchon à la poubelle : pas moyen de le retrouver. Heureuresement, une autre bénévole vient à mon secours et trouve un bouchon de substitution : ouf, petit moment de stress effacé !
CP5 - Trimbareilles    26/08 21:40:18

CP5 > CP6
La portion qui s'annonce va me permettre de rejoindre la base de vie : là-bas, je pourrais éventuellement me reposer, me rhabiller (j'y ai fait déposer un sac de rechange) et me goinfrer.
10 km à parcourir, 2 petites bosses : une formalité, 1h30/2h00 grand max !
ça démarre dans les bois, et très rapidement, ça grimpe sévère et je me retrouve seul. Au début, c'est sympa : mais bientôt, à chaque virage je me pose la question : "mais putain, c'est quand qu'on redescend ?". La montée est interminable : les jambes vont bien, je ne suis pas trop fatigué, mais la tête en a marre. La lassitude commence à me gagner, j'ai besoin de soutien. J'échange avec les potes, avec Titia, et certains parviennent tant bien que mal à me remonter le moral. ce qui devait arriver arriva : je me fais à nouveau dépasser. Et la descente n'arrange rien, ça dépasse encore plus.
A peine arrivé en bas, ça regrimpe : et rebelote, c'est sans fin. En plus, la rubalise est très espacée par endroits, et je stresse de rater un virage. Dans la descente tant espérée, j'ai le malheur d'envoyer "ras le bol" à Titia. Elle m'appelle aussi sec pour me rebooster : pas de bol, pile-poil au moment d'une bifurcation, que je rate, et qui m'impose quelques centaines de metres supplémentaires en descente... puis en montée.
J'arrive à Luz-St-Sauveur après près de 3 heures depuis le dernier ravito, j'ai besoin de me poser.
CP6 - Luz St Sauveur Entrée    27/08 00:32:36

CP6 : Pause

Km 75.
Des lits sont installés dans une grande pièce.
Je décide de ne même pas les regarder.
Je prends une soupe et des pates, tout ça servi en même temps dans un seul et unique bol. m'en fout, ça passe bien.
Je me change entièrement, renoke mes pieds, et ne garde que mes chaussures.
Je m'allège de quelques trucs inutiles, me colle un pansement dans le dos, mon sac m'ayant bien cramé les hanches.
Je pense être resté 15-20mn : finalement, je repars après 40mn de glandage.
CP6 -Luz St Sauveur Sortie    27/08 01:11:08

CP6 > CP7

Je ressors 63ème du CP.
Trop cool, une place dans le top 50 est toujours envisageable.
Je suis reglonflé à bloc, du 12 bars. Va juste falloir faire gaffe à éviter l'explosion.
5 minutes après, j'ai déjà gagné 2 places.
Je traverse la ville d'un bon pas. Alternant marche et course. Le ciel est clair, il me reste un marathon à parcourir, une broutille !
12 km jusqu'au prochain CP, en montée avec 2-3 descentes. Je sens que j'ai une pêche d'enfer, je remonte doucement quelques conccurents. Cette partie de la course, alternant routes, singles et sentiers larges n'est pas la plus passionnante, mais je me sens bien. Et elle me permet de relancer dès que le % de pente diminue : ça réchauffe.
J'arrive à Tournaboup après une longue descente sur route, après avoir laché un compagnon de course. Je suis au taquet !
CP7 - Tournaboup Entrée    27/08 03:26:22

CP7 : Pause Express

Les quelques coureurs assis me regardent médusés. J'arrive et repars comme une balle. Encore quelques place grignotées.
Plus que 30 bornes !
CP7 - Tournaboup Sortie    27/08 03:30:45

CP7 > CP8

Les 8 km qui viennent sont ceux que je redoute le plus depuis le départ. La dernière grosse montée. Environ 1000D+ à gravir d'une traite.
Rapidement, j'aperçois des loupiotes au loin et je me mets en tête de les rattraper.
C'est une fille blessée au genou (mais avec un mental d'acier !) que je rejoins après quelques km. Elle hésitait à abandonner à la base de vie : elle est repartie.
Elle a du mal à grimper. Elle s'accroche derrière moi. Dès que ça descend, elle se rapproche.
Je sors du ravito de la cabane d'Aygues Cluses au km93 : elle y arrive juste.
Les 2 derniers Kms jusqu'au sommet de Hourquette Nère sont très hard. Je touche au but à 06h10 du matin.
Je demande aux 2 bénévoles là-haut de me confirmer que je suis bien au sommet : la fille me confirme, check !
Je reconnais aussitôt la voix du gars : il s'agit de Laurent, notre moniteur de Trotinette des montagnes d'il y a 3 jours. Il m'avait dit qu'il serait présent là jusque 07h30, et m'avait promis une digestif si je passais dans les temps : chose promise, il sort de son sac une fiole de cognac, que j'engloutis à moitié.
Rien ne m'a jamais autant réchauffé le corps intérieurement que ces quelques cls d'alcool ingurgités après près de 22 heures de course, et c'est requinqué que j'entame ce qui me semble être une formalité, les 20 derniers kms jusque Vielle Aure.

CP8 - Hourquette Nère    27/08 06:10:00

CP8 > CP9

Sauf que, l’alcool aidant, je me déconcentre. Le plus dur est fait, je sais que je vais finir. Bref, alors que je regardais devant depuis le début, je commence à regarder derrière.
Et ça ne rate pas, la fille au genou douloureux revient ! J'espace les ravitos, voire en zappe carrément un ou deux.
Ce qui semble être la promenade du dimanche pour rejoindre le prochain CP s'avère être une succession de montées-descentes hyper casses-pattes, dans des chemins très techniques.
Je finis par me fatiguer, me lasser, et inexorablement, la douleur dans les cuisses monte.
Je ne cours quasiment plus quand je rejoins le CP : j'ai mis 2h20 pour faire 9km, j'ai les jambes en feu.
Une bénévole me remonte le moral : elle me dit que c'est dans la tête. Je ne demande qu'à la croire, mais là, je n'y arrive pas !
CP9 - Restaurant Merlans    27/08 08:31:04

CP9 > Arrivée
Cette dernière petite montée sur une piste de ski est longue, très longue. Je croise les derniers coureurs du 80km qui sont partis quelques heures plus tôt. Ils n'en sont qu'à 13km, et déjà les visages sont marqués.
Qui doit encourager qui ? Eux ou moi ?
Même plus la force, à peine si je croise leur regard.
La descente finale démarre en piste rouge : 5,6, 7.. coureurs passent. Je ne peux plus courir. Trop de pente. Mes jambes sont tétanisées.
J'appelle Titia. Je gueule, en rage de lâcher si près du but.
Fred trouve les mots pour me relancer : le classement, on s'en bat les burnes, faut que je finisse pour moi.
La pente devient moins raide, je décide de serrer les dents et de courir à nouveau. Plus personne ne passera. J'ai pas fait 100 bornes pour lacher si près du but.
Les cuisses chauffent, mais la mécanique se remet en route. ça fait mal, mais ça ne m'empêche pas d'avancer. "la douleur n'est qu'une information, la douleur n'est qu'une information, ...".
Je cours lentement, mais je cours. Je veux à tout prix finir sur une bonne note, car je sais très bien qu'après les années, c'est la fin qu'on retient.
A 1km de l'arrivée, Titia et les gars me rejoignent.
Je ralentis pour terminer avec eux, j'étais parti pour finir en trombe :)

Je franchis la ligne après 26h14 de course.
Une deuxième fois pour le photographe qui a raté le saut de crapaud.


Heureux.




Arrivée - Vielle-Aure    27/08 10:44:08
26h14 de course
60ème sur 269 arrivés (environ 200 abandons)

Pour vos soutiens avant et pendant la course, merci à : Titia, Stan, Kléo, François, Fred, Olivier, Thomas, Cyrille, Nico, Laurent, Cyril, Rémi, Gaëlle, Abdou, Christine, Vincent, Cousin, David, Christophe, Fabien, Greg, Sami, .... et j'en oublie surement (désolé !)