Pourquoi
je suis là ?
Quand
Séb me dit que ça serait bien qu’on refasse un Marathon pour ne
pas rester sur notre « déception » de Paris (j’étais
malade, je n’en ai pas profité assez, j’ai pleuré à l’arrivée
de frustration : pas fait 4h et pas kiffé le fait d’être
là…), je lui réponds pourquoi pas. Bien sûr, comme c’est Séb,
il a déjà repéré Reims le 09/10, ouch… le 09 octobre… un
Marathon… euh ok…
Après
quelques renseignements sur la course, j’apprends que c’est loin
d’être plat re-ouch… C’est pas là que je vais faire moins de
4h…
J’arrive
comment ?
La
semaine qui précède le Marathon ce n’est pas du tout la forme. On
a fait un trail de 25km le dimanche précédent – le Trail des 3
Monts, je me suis donnée à fond, j’ai d’ailleurs fait 5 min de
moins que l’an dernier mais je le paye. Mes derniers entrainements
ne sont pas rassurants mais bon j’ai l’habitude de ne pas être
en forme la semaine qui précède une compét’.
Un
week-end à 2 à Reims
Chouette,
on en profite pour partir en amoureux à Reims. Arrivés samedi
après-midi, ballade à Reims, visite de la Cathédrale
(Impressionnante !!!). Je me sens bien.
On
récupère nos dossards, nos t-shirts (et zut je préfère le
tee-shirt du semi et du 10 à celui du Marathon :P), visite très
décevante du village. Par contre, ça, c’est chouette :
Le
souper reste un moment mémorable : on n’était pas super
motivés à repartir dans le centre de Reims à pieds, c’est pas
grave : un truc de pâtes juste en face de l’hôtel. En vrai,
il ne fait pas de pâtes… c’est malin… On a repéré un
Monop’ : on fait le plein et on mange sur le lit, j’adore !
On
est bien rempli après tout ça, par contre, non pas d’alcool j’ai
le souvenir d’une bouteille de Lambrusco la veille d’une course
(dans le coin en plus) et surtout le souvenir des conséquences :P
Je
ne suis pas encore trop stressée, j’ai 2 objectifs demain :
faire de mon mieux et PROFITER pour ne rien regretter.
Dimanche
09/10/2016
Avant
course
J’ai
plutôt bien dormi, je déjeune comme d’hab, tout va plutôt bien.
Par contre qu’est-ce que Séb est stressé, pouah… :P
Bon,
ça y est : préparatif ! T-shirt Humanis et jupette
forcément mais après… sous couche à manches longues, je mets,
j’enlève… guêtres… je mets j’enlève… gants, je mets...
je laisse. Bon, ok ça y est, le stress monte. J’opte pour la
petite veste sans manche + manchons allez zou on arrête de se
prendre la tête…
Arrivés
sur site, on apprend que par « mesure de sécurité »,
les bouteilles sont interdites… La tête des pauvres gars qui ne
partaient qu’avec une bouteille en main. On trouve ça dingue !
Je suis soulagée que le sac poubelle que nous avons mis pour nous
protéger de la fraicheur matinale cache nos gourdes.
Ça
y est, on se sépare, je relace mes chaussures, ça fait 3 fois, ok
j’arrête. Je rejoins mon SAS. Je suis surprise de constater que
nous sommes vraiment peu nombreux à avoir le dossard Marathon.
Pourquoi cette nana (la seule qui a un dossard Marathon autour de
moi) a son surnom sur son dossard. Elle me regarde depuis tout à
l’heure, je vais la voir. Elle ne sait pas trop, elle a noté son
surnom sur le site d’inscription du coup, c’est noté et pourquoi
pas moi ?!? Je voulais tant mon dossard « Pouliche »
Si elle me regardait tant c’est parce que, m’explique-t-elle,
elle me voit souvent m’entrainer dans le parc près d’ici… Hi,
hi j’ai un sosie à Reims.
Bon
allez concentration, échauffement avec 2 guss sur l’estrade, on
saute, fait des squats bon, faut pas se fatiguer non plus…
8h32,
ça y est Séb part… Pourvu que tout se passe bien pour lui… 5 –
4 – 3 – 2 – 1 : ça y est, c’est parti pour moi aussi,
il est 8h36 !!!
Km
0 -> Km10 : En ville
Séb
a eu la bonne idée de noter ses temps de passage sur son dossard, je
fais pareil (bon ok, j’ai foiré avec le 20-25).
Je
la sens bien cette course, il fait super beau, pas de vent, on va
vite se réchauffer. La partie en centre-ville est motivante par
contre problème : je dois déjà faire pipi… 1er
arrêt, aille aille aille… Pas bon pour mon chrono… tant pis.
Km5 :
objectif 28’ok
Ça
y est déjà le semi et le Marathon se séparent. Alors qu’il y
avait autour de moi plein de monde, ça papotait à droite, à gauche
maintenant je connais un grand vide, juste un gars derrière moi,
personne devant, je n’aime pas ça, je n’aime pas la solitude en
course…
Km
10 : objectif 56’ ok
Km
10 -> Km26 : Montagnes russes
Passage
dans une zone commerciale… finalement il ne va peut-être pas être
chouette ce Marathon, tant pis… En vrai si, youh youh, ce n’est
qu’un court passage car après ce sont des petits chemins, des
petits villages, des vignes et encore des vignes, super !
Km
15 : objectif 1’25, j’ai 9 sec de retard, ça va.
Une
petite sur le parcours m’annonce avec un grand sourire que je suis
la 18ème
féminine, merci Miss ! (en vrai, elle ne devait pas très bien
compter
)
Km
17 : faux plats descendants, j’ai l’impression d’être un
véhicule qui va tomber en panne d’essence, ça descend, ma vitesse
moyenne aussi : au secours, 9,8km/h en vitesse instantanée...
ça va pas ça… Je me fais doubler et doubler encore, au secours…
Une nana, deux nanas, et voilà encore une autre… Celle-ci
s’appelle Nathalie, elle reste avec moi un peu, me motive, elle est
en super forme, bon finalement elle me lâche, je ne peux pas suivre…
Mon moral chute et pourquoi j’ai encore besoin de faire pipi, C’est
pas possible… Je fais la pause technique et m’accroche. Mon
expérience m’aide, je sais que les coups de mou font partie du jeu
mais ça va repartir, c’est sûr !
Km
20 : 39 sec de retard, j’ai limité les dégâts mais vu le
parcours et tenant compte du fait que le 2ème
semi sera forcément moins rapide que le 1er,
mon rêve de moins de 4h restera un rêve… tant pis… Par contre,
ça serait chouette de faire mieux qu’à Paris quand même, ça
reste complétement réaliste « ne rien regretter ».
Bilan
de ce passage à vide : il faut vraiment que je fasse attention
à mon alimentation. Je picore à chaque ravito mais ce n’est pas
assez. Arrivée au semi, je fais une vraie pause au ravito :
gel, fruits secs, tuc, coca, mes jauges sont au max.
C’est
reparti : que c’est beau et quelle ambiance !! Les
vignes, les grands crus, les villageois, tout me fait du bien et me
rebooste.
Km
25 : je suis toujours dans la bonne minute, Yes ! Par
contre, sérieux, c’est jamais plat dans ce pays… Pouah… mes
jambes commencent à être un peu douloureuses. Ça fait 2 fois qu’on
me dit que c’est la dernière montée, ça sent l’arnaque…
en voilà encore une… Une nana là plus haut mais c’est
Nathalie ! Elle est avec 2 gars, je les rejoins. Tous les 4
avons le même objectif : faire moins de 4h. Un de gars a fait
ce Marathon l’an dernier, il m’explique le reste du parcours :
ça monte jusqu’au 27ème
km, ça bifurque à gauche et globalement ça descend un peu, 2 ponts
et on arrive au canal : là, 10km de plat avant de retourner en
centre-ville pour l’arrivée. Lui, je le crois. Je cherche à
rester avec eux mais nous n’avons pas le même rythme, dès que ça
monte un peu, je suis moins rapide, par contre dès que ça
redescend, je passe devant.
En
haut, de cette fameuse montée dans un petit chemin caillouteux, il y
a un photographe, je suis en forme, j’essaye (comme je peux :P)
le saut de cabri
Par
contre, comme on peut le voir à ma bouille, c’est reparti, je vais
bien !
Km26
-> Km35 : je peux y croire
Ça
y est, nous sommes au bord du canal, c’est sympa, ça me rappelle
notre canal, je vais bien, je me dis que c’est pas cuit pour le 4h
car au 30ème
km je suis toujours dans la bonne minute.
11h54 :
j’y crois
Séb
a forcément fini, j’enlève le mode Avion de mon tél. A ce
moment-là, précisément, Séb me tel (j’adore comment on est
synchro !) : il a fini, il est super content 3h et 04sec,
je partage sa joie et lui annonce que moi aussi je vais faire mon
objectif, c’est décidé, je le fais !
Km
=35 : 3h18, c’est bon ça
Km
40
arrivée : je le fais
Fin du canal, on
fait un aller-retour devant le stade de Reims, puis centre-ville et
là, je vis un truc de fou, une ambiance de dingue, des gens partout
et… les coureurs du 10km. Quel bonheur de doubler des coureurs du
10km et quelle satisfaction (c’est pas beau j’avoue…) de
constater que je suis « plus fraiche » que certains. Les
spectateurs sont « chauds », certains repèrent mon
dossard Marathon et redoublent d’encouragement, ça fait un bien
fou !
Dernier
virage : Séb comme promis est là, c’est bon, je vais le
faire, dernière accélération et ça y est, elle est là : la
ligne d’arrivée que je franchis après 3h58 et 06 secondes, Youh
youh !!!!!!
Je
saute partout !!! On me passe la médaille au cou, je suis folle
de joie. Séb me rejoint, on est tous les 2 bien fiers de nous.
Juste
après :
Alors
franchement, la coupe de champagne accompagnée de son gâteau rose,
c’est que du bonheur !!
Finalement :
3‘58’02
442ème
sur 812
26ème
féminine sur 100